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BREAKING (RE)NEWS 15 MARS : ADAPTATION: LE COMPTE N’Y EST PAS, DIT LA COUR

« L’austère Cour des Comptes prendrait-elle goût au vert ? », fait semblant de s’interroger Libération cette semaine. De fait, les magistrats de la rue Cambon multiplient les incursions dans un domaine où ils n’étaient pas en pointe et le font avec force. Après s’être attaqués à la question des montagnes et des stations de ski le mois dernier, le rapport annuel de la Cour publié il y a quelques jours fait la part belle à l’adaptation de la France au changement climatique. Quelque 700 pages portant aussi bien sur le ferroviaire que sur les forêts, le littoral, le logement ou encore les villes, avec des données solides et documentées. Comme la Breaking (RE)NEWS sait votre temps précieux, voici le lien vers la synthèse – 100 pages tout de même. Conclusion du rapport : « Ne pas s’adapter [au changement climatique], ou mal s’adapter, pourrait se révéler à terme bien plus coûteux » [que de le faire].

Il reste donc du chemin à parcourir. D’autant que le rapport pointe la difficulté, mais aussi la nécessité, d’avancer de concert, « en même temps », vers l’atténuation du réchauffement et vers l’adaptation à ce dernier, que l’on sait inéluctable. Dans un timing remarquable et remarqué, Christophe Béchu a rédigé une tribune au même Libération présentant les grandes lignes de ce que sera le plan national d’adaptation climatique, qui table sur 4 degrés de plus à la fin du siècle…

Les magistrats ont la dent dure, notamment quand ils soulignent les nombreux risques de « mal-adaptation ». Typiquement, créer des climatisations pour lutter contre la chaleur peut se comprendre mais constitue une mauvaise idée, au risque de créer des ilots de chaleur et de consommer toujours pus d’énergie. En attendant de trouver des systèmes de climatisation plus vertueux, et il existe des pistes sur ce sujet. A l’inverse, les réseaux de froid urbains, l’isolation des bâtiments ou l’utilisation de matériaux réfléchissants trouve grâce aux yeux de la rue Cambon. Autres symboles de mal-adaptation : déverser de la neige artificielle (fortement consommatrice d’eau) sur les pistes noires (par exemple) des stations de ski, ou ajouter du sable (par ailleurs en voie de raréfaction) sur les plages de nos stations balnéaires sont de très fausses bonnes idées. Concernant le logement, « aucune étude prospective n’a été menée sur le coût global de l’adaptation des logements au changement climatique, ni sur la répartition des charges afférentes entre l’Etat, les collectivités locales, les entreprises et les ménages », regrette la Cour. Le chiffrage global de l’adaptation du parc résidentiel n’est aujourd’hui ni possible, faute de données techniques, ni pertinent, faute d’objectifs définis. » Pour les magistrats, « l’enjeu de l’adaptation des logements doit être inscrit au rang des priorités publiques et faire émerger une politique d’ensemble ».

Le rapport s’appesantit notamment sur les forêts (trop de biches mangeant les jeunes pousses, apprend-on au détour d’un paragraphe), l’électricité, le transport ferroviaire (la SNCF a quelques satisfecit), l’immobilier d’Etat (un « angle mort », rien moins, de la politique d’adaptation), le littoral (solutions d’urgence malheureusement privilégiées plutôt que des visions de long terme, disent les magistrats), le logement…

Pour trancher sur les dépenses à prioriser, il faut des données. Or « l’évaluation des coûts de l’adaptation est lacunaire, voire inexistante », assène le Président de la Cour des Comptes, Pierre Moscovici. C’est d’ailleurs pour cela que nous ne proposons pas de chiffre magique, parce que nous n’avons pas les moyens de le faire et que les données sont trop éparses. […] Définitivement cruel, Moscovici affirme « l’adaptation ne doit pas nécessairement passer par de nouvelles dépenses publiques ». Sans doute en référence aux coupes budgétaires récentes, d’ailleurs particulièrement ciblées sur l’environnement, annoncées par Bruno Le Maire. Et peut-être en anticipation des réactions à l’autre brûlot dévoilé par la Cour des Comptes dans le même élan, qui pointe la forte dérive des finances publiques françaises depuis plus d’un quinquennat.

Pour entamer nos rubriques hebdomadaires, un grand classique, le chiffre de la semaine : 9. Cela nous semble routinier et ce n’est pas une bonne nouvelle. Février 2024 est le mois de février le plus chaud jamais enregistré dans le monde au niveau mondial, selon l’Observatoire européen Copernicus. Surtout : c’est la neuvième fois consécutive que le record mensuel est battu, rappelle France Bleu. Et on ne se lasse pas, mois après mois, de reprendre ces graphiques de Copernicus scrupuleusement publiés par Libération, tant ils sont parlants :

Plus impressionnant encore peut-être, la température de nos océans n’en finit plus, elle aussi, de monter :

Et pour ceux – ils sont nombreux – qui pensent sans le dire que la crise climatique nous concernera moins que d’autre, positionnement géographique de l’Europe oblige, l’Agence Européenne de l’Environnement vient de publier un rapport sous forme d’alerte : « L’Europe est le continent qui se réchauffe le plus rapidement » et doit agir beaucoup plus vite pour éviter des situations qualifiées de « catastrophiques ». L’étude répertorie trente-six risques climatiques majeurs pour l’Europe. Vingt et un d’entre eux, selon l’Agence, nécessitent plus d’action immédiate.

Ce qui nous porte à nous intéresser au deuxième chiffre de la semaine (!), qui concerne lui les émissions de méthane dans le monde en 2023 : selon l’Agence Internationale de l’Energie, elles sont restées à un niveau record l’an dernier, parfaitement incompatible avec les objectifs de lutte contre la crise climatique. Pire : 40% des émissions de méthane de l’industrie fossile auraient pu être évitées en 2023, selon l’AIE, citée par La Tribune, car des solutions existent et sont abordables, au premier rang desquelles la simple réparation des fuites. Et compte tenu de la valeur des gaz ainsi récupérés, le coût net de ces réparations serait de… zéro. « Le méthane est responsable d’environ 30 % de l’augmentation des températures mondiales depuis la révolution industrielle et le secteur de l’énergie est la deuxième source d’émissions provenant des activités humaines, rappelle Christophe McGlade, responsable de l’unité approvisionnement en énergie de l’AIE, repris par Le Monde.

A propos de climat, le « Giec de la semaine » est un abus de langage, car il concerne cette fois la pollution chimique, mais c’est pour mieux comprendre. Face à la triple crise planétaire du changement climatique, de la perte de biodiversité et de la pollution, cette dernière est la grande oubliée. Alors que des plateformes intergouvernementales existent sur le climat (Giec, donc) et sur la biodiversité (IPBES), l’ONU travaille depuis 2022 à la création d’un panel d’experts semblable sur la pollution chimique et les déchets. Selon Novethic, celui-ci doit voir le jour d’ici la fin de l’année, mais de nombreux problèmes persistent notamment autour des conflits d’intérêts avec l’industrie chimique…

Et pourtant, le concept de la semaine s’impose hélas peu à peu dans le discours public, dans le contexte pré-électoral qui est le nôtre : le « greenblaming » a le vent en poupe. Il devient de bon ton, on a en a déjà parlé dans la Breaking (RE)NEWS et on reparlera, de dénigrer l’écologie et sa traduction concrète, la transition, devenue bouc émissaire de tous les maux, ou presque, souvent en dépit de l’évidence, notamment scientifique. Un rapport fait le point sur le sujet. Conclusion des experts : il faut faire œuvre de plus de pédagogie et s’assurer, pour qu’ils soient compris, que les efforts, car il en faudra, soient le plus justement répartis. Au risque sinon de contribuer à la « construction de l’épouvantail écologique ». Donc n’hésitez plus, suggérez à vos proches de s’abonner à cette revue de presse, c’est gratuit.

A propos de juste répartition des efforts, on n’en prend pas forcément le chemin, si l’on s’intéresse aux « dividendes de la semaine » : ceux distribués en 2023 par les entreprises du CAC 40, qui ont de nouveau battu leurs records historiques. Les principaux groupes français ont réalisé 153,6 milliards d’euros de profits l’an dernier. Les dividendes, 67,8 milliards d’euros, tout comme les rachats d’actions, 30,1 milliards, atteignent des montants inégalés, comme on peut le lire dans Le Monde qui en profite pour citer un dangereux militant gauchiste, dénonçant « le cynisme de ces groupes qui font des revenus tellement exceptionnels qu’ils en arrivent à utiliser cet argent pour racheter leurs propres actions ». La phrase date d’il y a un an et elle est signée Emmanuel Macron. De son côté, Novethic cite l’Oxfam qui note une fois de plus que les entreprises favorisent plutôt leurs actionnaires au détriment de leurs salariés. En dix ans, entre 2011 et 2021, les salaires n’ont augmenté que de 22% tandis que les versements aux actionnaires progressaient de 57%. Pire, l’ONG s’inquiète du fait que les entreprises françaises versent une trop grande part de leurs gains, les dividendes ayant représenté 71% de leurs bénéfices sur cette période. Pour certaines, des dividendes ont été versés alors même qu’elles étaient en déficit, l’étude pointant notamment Engie. La transition écologique devrait pourtant leur imposer d’augmenter leurs investissements afin de décarboner leurs modèles d’affaires, avant de « soigner » leurs actionnaires…

La proposition de loi de la semaine a été plébiscitée, ce qui n’est pas si fréquent, à l’Assemblée nationale. Son appellation est explicite : « « Démoder la fast fashion avec un système de bonus-malus ».    Elle s’attaque donc à la « fast-fashion » et Antoine Vermorel-Marques, le promoteur (LR) du texte, veut aller plus loin que la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire, votée en 2020. « Un malus de 20 % ne change rien sur un tee-shirt acheté à 4 euros », estime le député. Lui souhaite instaurer une pénalité d’un montant de 5 euros sur tous les produits estampillésfast fashion. Le but est « d’inciter les producteurs à adopter des pratiques plus respectueuses de l’environnement, en réduisant la fréquence de renouvellement de leurs collections ou en adoptant des pratiques de production et de distribution plus durables », écrit-il. Il a emporté l’adhésion de ses collègues puisque les députés présents ont adopté à l’unanimité le texte présenté ! La proposition de loi prévoit un affichage environnemental obligatoire, un système de bonus-malus, et l’interdiction de la publicité pour les marques concernées. Mais elle renvoie au gouvernement la lourde tâche de définir précisément, via un décret, ce qu’est la fast fashion. Selon Les Echos, c’est le contenu de ce décret qui, in fine, sera déterminant quant à l’impact final du texte.

Le dossier de la semaine nous est proposé par l’Usine Nouvelle, qui a opportunément enquêté sur la difficile mue de l’industrie française vers l’économie circulaire, notant que l’on compte aujourd’hui plus de « bonnes intentions » que de réalisations concrètes. Même si c’est pour constater que le chemin est encore long, les articles font la part belle aux projets et progrès enregistrés. A noter aussi : les citations des fondateurs de (RE)SET, Géraldine Poivert (« la transition verte a un supplément d’âme, c’est une vraie opportunité de réindustrialisation (…) si nous ne démarrons pas maintenant, il sera trop tard ! ») et Frank Gana (« Il ne faut pas oublier d’avoir du textile durable (…) la durabilité, ce sont aussi les qualités mécaniques du textile !». (RE)SET, au cœur de la réindustrialisation par la transition verte.

Le camion de la semaine est coquettement appelé « méga-camion ». Beaucoup moins plébiscitée que le texte sur la fast fashion, surtout en France, la directive européenne sur ces fameux méga-camions a néanmoins été approuvée par les députés européens. Comme le raconte Le Monde, les eurodéputés se sont prononcés, mardi 12 mars, en faveur d’une circulation facilitée dans l’Union européenne (UE) des « méga-camions » mesurant jusqu’à 25 mètres de long, en dépit des craintes sur l’environnement et sur la sécurité. Dommage pour le fret ferroviaire, victime désignée de ce vote ! Cette législation devra désormais être négociée entre les Etats membres, dont l’approbation est indispensable pour son application. Ces camions à rallonge, portant un conteneur auquel s’ajoute une remorque, sont interdits en France, mais sont déjà autorisés dans certains pays comme la Suède ou la Finlande et testés dans d’autres comme l’Allemagne. Le texte prévoit d’autoriser automatiquement entre Etats voisins consentants, qui les acceptent déjà sur leur territoire, la circulation de ces géants mesurant jusqu’à 25 mètres et pesant jusqu’à 60 tonnes selon les normes européennes. Un « projet insensé, anachronique et anti-écologique », selon l’éditorialiste de Libération, qui stigmatise ces « monstres autorisés à sillonner les autoroutes de France et de Navarre tels des Mad Max de 700 chevaux traversant le bush australien » et estime que c’est le genre de texte « qui risque de nous faire détester l’Europe ». Il n’a peut-être pas tort.

Le forum de la semaine s’est tenu en France les 7 et 8 mars et il était consacré à la manière de construire les bâtiments – on n’ose écrire les « méga-bâtiments » ! Pour ce Forum Mondial Bâtiments et climat, 70 Etats, trente ministres, des industriels, des institutions financières, 1 800 participants au total, ont fait le déplacement, raconte Le Monde. Parmi les Etats présents se trouvaient la Chine et les Etats-Unis, les plus grands émetteurs, le Japon, l’Allemagne, mais aussi le Brésil, l’Egypte, la Turquie, la Côte d’Ivoire, le Cameroun et l’Afrique du Sud, directement concernés par l’emballement urbain. Les trente ministres (de la construction, de la transition écologique, du logement, selon les différentes appellations) se sont engagés sur un texte commun, qui redit l’impératif à agir, la nécessité d’adapter les villes, et que tous – le monde de la ville, du bâtiment, de la finance – avancent dans le même sens et au même rythme : à marche forcée. Christophe Béchu s’en réjouit sur LinkedIn: « La Déclaration de Chaillot adoptée aujourd’hui, à l’issue des négociations, est une victoire et une avancée majeure pour le secteur du bâtiment. Elle a été endossée par 70 pays. Elle permettra la création d’un Conseil intergouvernemental pour le bâtiment et le climat qui aura pour mission de suivre les engagements de chacun, nous nous dotons également d’un mécanisme de suivi et de redevabilité. »

La tribune de la semaine s’attaque aux engrais sous un angle nouveau : celui de la souveraineté, en l’espèce alimentaire. Intitulée « Souveraineté alimentaire, vraiment ? », l’analyse est aussi clinique que convaincante. L’auteur, professeur d’économie à AgroParisTech, s’en prend au « modèle FNSEA » sorti plutôt renforcé de la crise des dernières semaines, qui « entérine une fragilité géostratégique ».  De fait, explique-t-il dans Les Echos, notre production végétale n’est possible aujourd’hui, avec notre modèle d’agriculture intensive, que grâce à trois engrais pour lesquels nous dépendons exclusivement d’importations : Maroc et Algérie pour le phosphore ; Canada et Russie pour la potasse. Russie et Etats-Unis pour l’azote et le gaz qu’il exige. Nulle souveraineté possible, donc, quand l’on dépend à ce point de nos seules importations. L’auteur rappelle que nos excédents commerciaux alimentaires se réduisent d’ailleurs comme peau de chagrin si on intègre dans les calculs le montant de nos importations d’engrais ou des matières qui permettent de les produire.

Le rapport de la semaine nous est proposé par le World Economic Forum avec son enquête annuelle sur la perception des risques par les entreprises, le « Global Risks Report », édition 2023/2024. Une illustration résume bien son contenu :

Au moins dans leur vision a 10 ans, il semble que les entreprises aient aujourd’hui bien compris quels sont leurs vrais points de vulnérabilité. Compte tenu des délais d’adaptation, (RE)SET leur expliquerait sans doute qu’il faut dès lors retrousser ses manches dès maintenant.

Le guide de la semaine a été rédigé par l’ADEME et il s’adresse lui aussi aux entreprises. A la suite des annonces faites par Bruno Le Maire et Christophe Béchu concernant les chantiers principaux de l’adaptation des entreprises face au changement climatique, l’ADEME en partenariat avec l’association EpE et le ministère de la Transition écologique a conçu un petit guide pratique intitulé « En entreprise, comment s’engager dans un parcours d’adaptation au changement climatique ? » qui s’appuie sur les témoignages de 30 entreprises françaises déjà engagées dans cette démarche. Ce guide présente les différentes étapes à suivre, du diagnostic à l’évaluation, illustrés par les actions et stratégies de ces 30 entreprises. S’inspirer de ce qui a déjà été fait ailleurs, dans des entreprises aux tailles, secteurs et niveaux de maturité différents, telle est son ambition. Un guide à mettre entre toutes les mains.

Ademe toujours, le sondage de la semaine nous montre ce à quoi les Français sont prêts, ou beaucoup moins prêts, à faire pour accélérer la transition environnementale. Au moins à les en croire. Les voitures et la viande ont encore quelques beaux jours devant elles.

Ces belles résolutions pourraient néanmoins se voire contredites par l’acronyme de la semaine : « nimby » ! Qui signifie en bon français « not in my backyard ». Autrement dit : « oui, je suis très favorable à que l’on creuse des mines de lithium en France pour assurer la transition, du moment que ce n’est pas à côté des pétunias de mon arrière-cour » (traduction très créative de « nimby »). Le géographe Sébastien Bourdin, qui constate l’intensification du phénomène, nous explique tout cela dans son interview à Libération.

Le développement judiciaire de la semaine s’annonce crucial pour le devenir du « devoir de vigilance » : les premières audiences de la chambre spéciale dédiée à la responsabilité sociale des entreprises et au devoir de vigilance ont eu lieu le mardi 5 mars 2024 à la cour d’appel de Paris. TotalEnergies, EDF et Suez étaient assignées par des associations et des collectivités, pour non-respect de leurs obligations en matière de vigilance sur les droits humains et environnementaux. Une quinzaine d’entreprises françaises sont d’ores et déjà visées par des procédures en lien avec le devoir de vigilance : Total, EDF et Suez, mais aussi BNP Paribas, McDonald’s, Yves Rocher, ou encore Casino sont concernées. Sept ans après son entrée en vigueur, le devoir de vigilance pourrait ainsi enfin avoir une jurisprudence fonctionnelle, et ouvrir la voie à la responsabilité juridique des multinationales. Réponse le 18 juin, quand la chambre spéciale rendra ses décisions ! Le 18 juin, une date qui parfois fait l’histoire.

Le pipeline à hydrogène de la semaine est le plus long de la planète : la Chine va débuter cette année la construction du plus long hydrogénoduc (oui, cela s’appelle ainsi) à ce jour. Coûtant la coquette somme de 6,1 milliards de yuans (845 millions de dollars), ce gigantesque pipeline facilitera le transport d’hydrogène à travers le pays. Baptisé « Zhangjiakou Kangbao-Caofeidian« , celui-ci fera 737 km de long et acheminera de l’hydrogène produit à partir d’une usine située dans la ville de Zhangjiakou jusqu’au port de Caofeidian, à environ 250 km au sud-est de Pékin. Il passera par les communes de Chengde et de Tangshan, localisées dans le Hebei.

La vidéo de la semaine a un lointain rapport avec nos sujets mais après tout pourquoi pas, c’est le week-end. On a découvert une nouvelle espèce d’anaconda vert géant : l’Eunectes Akiyama. Il est même désormais officiellement reconnu comme étant le plus gros serpent du monde : 6m30 et 250 kilos ! A se demander comment on avait pu ne pas le remarquer jusque-là. Vous pouvez nager avec lui, comme on le voit dans cette vidéo. Ou le contempler de loin (c’est la préférence personnelle de l’auteur de ces lignes), comme sur cette photo :

Plus mignon peut-être et plus hexagonal pour sûr, la petite bébête de la semaine est ce charmant amphibien. Hélas pour lui, il figure sur la « liste rouge » des espèces menacées en France, selon le dernier bilan dressé à l’occasion de la Journée mondiale de la vie sauvage. Après 16 années d’évaluations et d’analyses sur la faune et la flore, le panorama établi permet de mesurer l’ampleur des enjeux, les progrès accomplis et les défis à relever. Grâce à cette Liste rouge, on dispose d’une base scientifique pour identifier les priorités et agir pour les sauvegarder. Depuis son lancement en 2008, le Comité français de l’UICN et l’unité PatriNat (OFB-MNHN-CNRS-IRD) ont identifié : 17 367 espèces évaluées en France métropolitaine et en outre-mer ; 2 903 espèces sont aujourd’hui menacées ; 189 espèces ont disparu de France dont certaines sont également éteintes au niveau mondial.

La devinette de la semaine dernière nous faisait prendre de la hauteur, de la distance et de l’âge… De quoi s’agissait-il ? L’indice était qu’il ne s’agissait absolument pas d’une image extraite de la deuxième partie du film Dune. De fait, cette vision d’artiste représente l’objet le plus lumineux connu de l’univers, récemment découvert : le quasar J059-4351, noyau d’une « galaxie lointaine », comme on dit dans Star Wars, alimenté par un trou noir supermassif. « Nous avons découvert le trou noir à la croissance la plus rapide connue à ce jour. Il a une masse de 17 milliards de soleils et “mange” un peu plus d’un soleil par jour », a expliqué Christian Wolf, astronome à l’Australian National University (ANU) et auteur principal de l’étude, dans un communiqué de l’Observatoire européen austral (ESO). Un soleil par jour… Bon appétit ! (Et bravo à ceux qui avaient répondu juste à cette devinette pas facile)

La devinette de cette semaine n’a pas plus de rapport avec le film Dune, en dépit des apparences : de quoi s’agit-il ? Ni ver géant ni épice si l’on creuse.

[Pour rappel, (RE)SET, fondé en 2019, est le premier cabinet de conseil indépendant dédié à la transition économique et environnementale et taillé pour l’action. « (RE)SET : resources to win environmental and economic battles ! » Forcément partielle, parfois partiale, toujours engagée, cette revue des médias au ton souvent enlevé, voire impertinent, n’engage aucunement (RE)SET dans ses activités de conseil mais elle brosse un portrait que nous estimons intéressant de l’état de la transition telle qu’elle transparaît dans la presse et les travaux de recherche. Une photographie du débat, des forces en présence, des oppositions, des convergences, que nous espérons utile à vos décisions et à la construction de vos stratégies de transition.]

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