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BREAKING (RE)NEWS DU 21 JUIN 2024

Bonjour,

La principale nouvelle de la semaine, ce sont les élections européennes et leurs résultats sans surprise majeure, à la différence de leur suite, inattendue : les élections législatives françaises. Bien sûr, la Breaking (RE)NEWS n’est pas le lieu pour parler (ou faire) de la politique, mais il serait hypocrite, ou naïf, de faire semblant de croire qu’il n’y a pas de lien entre la transition environnementale, son rythme et les choix politiques des uns et des autres. Si aucune formation politique n’évacue totalement de son programme la question de la transition, certaines appellent à son accélération, d’autres à son ralentissement, d’autres encore à sa remise en cause et les dernières à son aménagement, dans un sens ou dans un autre : au moins 50 nuances du vert au marron, à écouter les un(e)s et les autres, comme la Breaking (RE)NEWS l’a souvent fait ces derniers mois.

A toutes fins utiles et pour tenter d’échapper au tropisme français consistant à avoir déjà oublié les élections européennes pour ne plus penser qu’aux suivantes, revenons à la base, « soyons radicaux dans l’analyse, au sens premier du terme : la racine, l’essence des choses », pour reprendre les termes de Géraldine Poivert sur LinkedIn, dans son post consacré aux résultats du vote européen. Elle débutait par un utile rappel : « il s’agissait d’élire des députés au Parlement Européen -et nulle part ailleurs. Au total, ils sont 720, élus dans 27 Etats membres de l’Union Européenne. Et pendant les 5 prochaines années, ils voteront, ou non, la poursuite du Green Deal et ses aménagements. Tout porte à croire qu’ils le feront ! » Oui, car on l’oublierait presque : la nouvelle majorité qui se dégage au Parlement Européen est la même que celle des cinq dernières années. Une coalition, comme toujours depuis 1979 et les premières élections européennes au suffrage universel. Une coalition dite « gauche-droite » (PSE-PPE), qui s’est élargie en 2019 aux centristes libéraux de « Renew » (composé pour beaucoup de « macronistes »). Comme l’indique la projection en sièges ci-dessous, le Parlement Européen de demain sera dirigé par la même majorité qu’aujourd’hui, certes un brin plus étroite :

Il est même probable, nous dit Le Monde, que la Commission Européenne, deuxième pilier de l’Union Européenne (UE), garde de son côté la même titulaire à sa Présidence : Ursula von der Leyen, candidate à sa propre succession. Celle-là même qui a porté, ces dernières années, avec le soutien du Parlement, le fameux Green Deal auquel l’on doit la plupart des avancées réglementaires majeures en matière de transition économique et environnementale.

Reste une inconnue, s’agissant du troisième pilier et non le moindre, de l’UE : le Conseil Européen. A la différence du premier, le Parlement, qui ne changera pas ou très peu dans les cinq prochaines années, du deuxième, la Commission, qui sauf crise particulière ne changera pas non plus, le troisième, le Conseil est soumis aux aléas démocratiques des 27 pays membres, chacun à son rythme électoral. S’agissant de la France, il ne vous aura pas échappé qu’il s’est accéléré. A l’heure où ces lignes sont écrites, le dernier sondage disponible, que l’on peut trouver en lisant Challenges, nous permet de projeter l’Assemblée nationale ci-dessous :

On y trouve des similitudes avec l’illustration précédente concernant le Parlement Européen, mais aussi une grande différence : en l’absence de coalition « droite-gauche », « à l’européenne », on éprouve quelques difficultés à imaginer une majorité constructive et stable sortir de cette configuration. Ce qui peut poser question sur la capacité de l’exécutif français à prendre des décisions importantes dans les prochaines années. Ce n’est pas un jugement politique de le dire. Mais c’est une vraie difficulté dans une période où, précisément, des inflexions fortes devront être prises. Là encore, nous sommes dans la Breaking (RE)NEWS, nous ne parlons pas de conflits militaires proches ou lointains, ni même des grands équilibres Etats-Unis/Chine/Europe, mais de manière plus prosaïque des développements à venir très vite concernant la transition.

D’ailleurs à très court terme, la dissolution de l’Assemblée nationale française a eu aussi pour conséquence le renvoi dans les limbes de textes législatifs pourtant bien avancés et d’importance, listés notamment par L’Express :

– La proposition de loi sur les PFAS pour interdire la fabrication, l’importation, l’exportation et la mise sur le marché des polluants éternels d’ici à 2026 dans certains produits (cosmétiques, farts, vêtements, chaussures…)

– Le projet de loi d’orientation agricole qui prévoyait notamment la simplification de la réglementation

– Le projet de loi sur la simplification de la vie économique destiné à mettre en place une trentaine de mesures de simplification pour le fonctionnement des entreprises : réduction des démarches administratives, redéfinition de la relation entre l’administration et l’entreprise…

– La proposition de loi contre la « fast fashion » destinée à réduire la pollution issue de l’industrie du textile en créant un malus écologique et en interdisant la publicité.

– Le projet de loi sur le verdissement des flottes automobiles dont l’objectif est d’atteindre 90 % du parc automobile « à très faibles émissions » à l’horizon 2032

Mais aussi, nous rappellent Les Echos, la stratégie nationale bas carbone (SNBC) et la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) qui en découlent devaient être publiées et mises en consultation cette semaine, pour pouvoir être enfin validées. « Il n’est pas possible d’ouvrir une consultation dans le contexte actuel. Mais cette publication est juste reportée de quelques semaines… » veut-on croire au ministère de la Transition écologique. Un retard préjudiciable, poursuivent Les Echos : « Même si le SGPE a déjà mis en ligne de nombreux documents de planification, ils n’ont aucune valeur tant qu’ils n’ont pas fait l’objet de décrets ». Pour rappel, l’adoption de ces documents est non seulement prévue par la loi énergie et climat de 2019, mais ils doivent aussi servir de base au plan national intégré énergie-climat, qui doit légalement être remis à Bruxelles… avant le 30 juin. De la même façon, le gouvernement annonce depuis des mois la publication imminente du plan national d’adaptation au réchauffement climatique (PNACC), un grand chantier lancé en janvier 2023 par le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu. Bref, résument Les Echos, « la planification écologique est en suspens ». Et pour citer Jules Nyssen, le Président du Syndicat des Energies Renouvelables, qui s’exprime dans Novethic, « c’est grave ce qui se passe. On est dans une instabilité complète, alors qu’on a besoin de sécurité juridique et de visibilité. Et on va en payer cher le prix. »

Ce qui n’est pas en suspens, ce sont nos rubriques hebdomadaires, en commençant comme d’habitude par quelques considérations météorologiques ! La précédente Breaking (RE)NEWS revenait sur le « printemps pourri » que connaît la France. Eh bien, il se poursuit. Si les températures restent en moyenne élevées, la pluviométrie est au plus haut. Et cela se traduit, un mal pour un bien, par des nappes phréatiques dans « un état très satisfaisant », nous dit Le Monde, ce qui n’était pas arrivé en France depuis des années. Petite carte réjouissante, donc, notamment pour l’agriculture et la ressource en eau (moins pour le moral des ménages, mais on ne peut pas tout avoir) :

Climat encore, le « peut mieux faire » de la semaine est donné aux autorités françaises par le Haut Conseil pour le Climat dans son dernier rapport annuel, fraîchement publié. Il est téléchargeable ici et on vous invite à le faire car la vision médiatique du sujet semble parfois biaisée. Ainsi, à partir du même rapport, Les Echos évoquent un « satisfecit » donné au gouvernement, Libération penche pour un « peut mieux faire » tandis qu’Actu-environnement juge les efforts « insuffisants ». Il faut dire que le rapport fait dans les nuances, les médias parfois moins. Notamment, les experts saluent des avancées significatives sur la baisse des émissions de gaz à effet de serre – qui est réelle- mais presse l’Etat de renforcer les actions structurelles. De fait, note le haut Conseil, « le décalage se creuse entre les efforts d’adaptation fournis, d’une part, et les besoins et les vulnérabilités, d’autre part ». Donc oui, des progrès réels. Mais non, ils ne sont pas suffisants car « le décalage » grandit encore…

La stratégie nationale de la semaine a évité de peu la dissolution de l‘Assemblée nationale puisqu’elle a été adoptée quelques jours avant ! Il s’agit de la Stratégie Nationale Mer Littoral (SNML) 2030-2040, qui se veut traduire « une politique durable, ambitieuse et apte à répondre aux enjeux sociétaux et écologiques de la prochaine décennie. » Adoptée par décret et signée par 11 ministres, elle «  tous les champs de la politique maritime, de l’économie au patrimoine en passant par la Protection Des Océans, la formation ou l’innovation », nous dit le Secrétariat d’Etat chargé de la Mer et de la Biodiversité. La SNML identifie quatre grandes priorités : la neutralité carbone ; la protection de la biodiversité ; l’équité sociale ; la compétitivité d’une économie bleue durable. Tous les détails sont disponibles sur le site du Secrétariat d’Etat, ici.

Autre rescapée du branlebas électoral, la loi de la semaine est européenne. Elle est aussi hautement symbolique car son adoption avait été repoussée à maintes reprises. Finalement, grâce à la volte-face inattendue de la ministre autrichienne de l’Environnement qui a voté contre l’avis du chancelier de son pays, les 27 ont adopté le lundi 17 juin, avant l’arrivée en juillet de la Hongrie à la présidence de l’UE, le règlement sur la restauration de la nature, « texte clé du Pacte vert honni par l’extrême droite », selon Libération. Ce règlement vise à « restaurer au moins 20 % des terres et des mers de l’Union européenne d’ici 2030 et l’ensemble des écosystèmes ayant besoin d’être restaurés d’ici 2050 ». La décision a été soutenue par 20 Etats (dont la France) sur 27. Jusqu’à présent, l’Autriche avait officiellement choisi de s’abstenir en raison de divisions au sein de la coalition au pouvoir. Le chancelier (très) conservateur Karl Nehammer a jugé « illégal » le vote de sa ministre écologiste menaçant d’introduire un « recours en annulation devant la justice européenne ». Le Belge Alain Maron, dont le pays assure la présidence de l’Union, a cependant estimé qu’il s’agissait d’une « querelle interne » à l’Autriche, rappelant que « ce sont les ministres autour de la table qui s’expriment ». Comme quoi il n’y a pas qu’en France que la situation politique est « compliquée », pour rester poli.

Les droits de douane de la semaine sont à mettre au compteur de l’Union Européenne, qui a décidé, enfin, de hausser le ton face aux voitures électriques chinoises. On s’en souvient, les Etats-Unis, pays du libéralisme roi, avaient annoncé le 14 mai une hausse des droits de douane sur les « wattures » chinoises à 100 %, contre 25 % précédemment, transformant le marché américain en forteresse où le champion national Tesla règne sans partage ni concurrence. Bruxelles a annoncé, mercredi 12 juin, jusqu’à 28 % de hausse des droits de douane européens sur les importations de véhicules électriques chinois, tout en cherchant à éviter une guerre commerciale avec Pékin, accusé d’avoir favorisé illégalement ses constructeurs. Les véhicules fabriqués en Chine étaient jusqu’ici taxés à hauteur de 10 % dans l’UE. Le Monde détaille que Bruxelles prévoit d’augmenter ces droits à 17,4 % pour le fabricant chinois BYD, 20 % pour Geely et 38,1 % pour SAIC. Pour les autres constructeurs, un droit moyen de 21 % devrait s’appliquer. « Si les discussions avec les autorités chinoises n’aboutissaient pas à une solution efficace, ces droits compensateurs provisoires seraient introduits à partir du 4 juillet », est-il précisé. Bruxelles aura quatre mois, après l’institution de droits provisoires, pour imposer des droits définitifs, ce qui ouvre une fenêtre de dialogue jusqu’en novembre. En attendant, Pékin dénonce un « protectionnisme évident ». L’idée est de freiner les importations de véhicules électriques chinois sans les bloquer complètement. L’UE espère ainsi protéger une filière qui emploie 14,6 millions de salariés dans l’UE tout en évitant un conflit mortifère avec son deuxième partenaire économique derrière les Etats-Unis. De son côté, Pékin a déjà annoncé en janvier une enquête visant toutes les eaux-de-vie de vin importées de l’Union européenne, dont le cognac. Le vin, les produits laitiers, le porc et les voitures à grosses cylindrées seraient aussi dans le viseur, selon la presse étatique chinoise.

Le réemploi de la semaine nous réjouit, chez (RE)SET, car nous n’y sommes pas étrangers. Le magazine LSA nous informe que « plus de 25 acteurs de l’agro-alimentaire se sont réunis en un consortium, R3PACK, pour lancer une expérimentation inédite sur les emballages réutilisables en GMS (Grandes et Moyennes Surfaces). Il y a quelques jours, 3 magasins Coopérative U du nord de la France ont commencé le test. » L’objectif : « remettre la consigne au centre du jeu », titre LSA. L’occasion, pour (RE)SET, de saluer sur LinkedIn la réussite du programme européen R3PACK – Reduce, Reuse, Rethink PACKaging et ses 25+ partenaires. Expérimentation inédite en grande distribution, coordonnée par (RE)SET, cette initiative vise à faire passer l’industrie agroalimentaire du jetable au durable en s’appuyant, aussi, sur le potentiel du réemploi.

L’autre Réemploi de la semaine est peut-être plus anecdotique mais tout est important. Libération s’est penché sur, c’est LEUR titre, « Des sextoys d’occase pour une baise durable ». Une plateforme a vu le jour, au nom évocateur : Rejouis. Laissons lâchement la parole à Libération : « Ces joujoux sexuels sont le plus souvent fabriqués en Chine avec des matériaux issus de la pétrochimie (…) Ouverte depuis avril, cette plateforme de sextoys reconditionnés (…) propose de donner une seconde vie à nos jouets sexuels (…) En les collectant, les triant, les nettoyant et les désinfectant avant reconditionnement. On propose ensuite aux revendeurs de reprendre un sextoy contre un bon d’achat ou un virement si on peut les vendre rapidement. Mais attention : seuls les sextoys de certaines marques et de certains matériaux non poreux (en verre, en acier ou en silicone médical) sont aujourd’hui repris pour être recommercialisés à un prix en moyenne 20 % inférieur au neuf, et pouvant aller jusqu’à 50 % de rabais. Voilà, la Breaking (RE)NEWS ne recule devant aucun sujet, tant qu’il est durable.

Le conseil de la semaine peut sembler rebutant mais il ne l’est pas : ne redoutez pas d’avoir « l’air sale » ! Des chercheurs de l’université de technologie Chalmers, en Suède, se sont intéressés, dans une perspective de protection de l’environnement, à la fréquence à laquelle les habitants lavent leur vêtement. D’après leur analyse, les participants utiliseraient excessivement leur lave-linge par peur d’être perçus comme « sales ». Le lave-linge consomme, en général, entre 40 et 80 litres d’eau par cycle, selon les chiffres du fournisseur Engie. Et côté électricité, ce n’est pas mieux : 191 kWh par an, soit 16 kWh par mois et 0,5 kWh par jour, selon l’Agence de la transition écologique. Par ailleurs, une seule lessive de vêtements en polyester peut libérer jusqu’à 700 000 fibres microplastiques dans l’environnement, indique un rapport du Parlement européen. Mais malgré cette conscience écologique, une récente étude, relayée par The Guardian, a révélé la difficulté qu’ont les citoyens à ralentir sur l’utilisation de cette machine. Le frein est avant tout psychologique : la « peur d’avoir l’air sale » pousse les consommateurs à laver leurs vêtements bien plus que leur réel état de saleté le nécessiterait…

La décision judiciaire de la semaine concerne TotalEnergies, EDF et Veolia. Libération nous informe que les actions intentées contre ces entreprises au nom du devoir de vigilance ont été jugées recevables par la justice. « Le droit pourrait-il bientôt permettre de contraindre TotalEnergies à réduire ses émissions de gaz à effet de serre ? », s’interroge Liébartion. Une première étape vient d’être franchie : la cour d’appel de Paris a estimé, mardi 18 juin, que l’action lancée en ce sens il y a quatre ans par une coalition d’associations et de collectivités territoriales était recevable. Elle va donc pouvoir être examinée sur le fond. Les actions lancées contre EDF et une ancienne filiale de Suez, accusées elles aussi par des ONG d’avoir manqué à leur devoir de vigilance, ont également été jugées recevables. Il s’agit des premières décisions d’une nouvelle chambre créée à la cour d’appel et entièrement dédiée aux contentieux « émergents », liés au devoir de vigilance et à la responsabilité écologique des entreprises. Dans l’affaire la plus médiatisée à ce jour, dont est saisie la cour d’appel, une coalition d’ONG et de collectivités avait mis en demeure puis assigné TotalEnergies pour la contraindre à aligner sa stratégie climatique sur l’accord de Paris. A l’audience, le 5 mars, les représentants des ONG avaient alerté sur une potentielle « mise au rebut du devoir de vigilance français », en cas de confirmation des irrecevabilités. Les avocats des entreprises assignées avaient pour leur part demandé cette confirmation, et mis en garde contre des décisions pouvant « rendre illisible une loi qui est là pour responsabiliser les entreprises ». La Cour a tranché. Devoir de vigilance pas mort !

Justice toujours, notre rubrique PFAS de la semaine s’intéresse, avec Libération, au groupe Arkema. France 3 Rhône-Alpes a révélé, le 12 juin, qu’Arkema a eu connaissance, dès 1997 au moins, de la « toxicité » de certains de ces « polluants éternels » mais la fabrication ou l’usage de certaines molécules a continué sur le site du groupe à Pierre-Bénite dans le Rhône bien après leur interdiction aux Etats-Unis, jusqu’à l’épuisement de ses stocks. Pour rappel, début 2024, le géant de la chimie Arkema a fini par céder à la pression des organisations syndicales. L’industriel a proposé à l’intégralité de ses salariés d’analyser leur sang pour y déceler des substances per- et polyfluoroalkylées, les PFAS, souvent surnommés polluants éternels. L’une d’elles, le Pfna, est, selon une récente étude de l’agence sanitaire et environnementale néerlandaise, dix fois plus toxique que le Pfoa, à l’origine du scandale sur la dangerosité du Téflon. Et parce que ses effets sont particulièrement délétères sur la reproduction humaine, la molécule vient d’être inscrite sur la liste des « substances hautement préoccupantes candidates à l’interdiction » par l’Agence européenne des produits chimiques. Or, à Pierre-Bénite (métropole de Lyon), l’employé d’Arkema le plus touché a été testé avec près de 280 microgrammes de Pfna par litre de sang. Soit un taux 350 fois supérieur à la moyenne française.

Le chiffre de la semaine nous est donné par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) : 2,7 millions de morts par an. Novethic nous explique que « 2,7 millions de décès sont provoqués chaque année en Europe par les entreprises réunies du tabac, des combustibles fossiles, de l’alcool et de l’alimentation ultra-transformée. C’est la conclusion d’une large étude publiée il y a quelques jours par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). A elles seules, ces “quatre industries tuent chaque jour au moins 7 000 personnes”, indique Hans Kluge directeur régional de l’organisation Onusienne, dans un communiqué.

La baignade de la semaine, déjà reportée à quatre reprises, n’aura finalement pas lieu le 30 juin. La maire de Paris, Anne Hidalgo, a annoncé qu’elle se baignerait finalement dans la Seine la semaine du 15 juillet, comme le rapporte FranceTVinfo. Les reports précédents avaient pour cause explicite la pollution excessive du fleuve parisien. Ce nouveau report est, lui, dû à la tenue des élections législatives anticipées. Petites causes, grands effets. On ne sait toujours pas si les épreuves des Jeux Olympiques en « eau libre » pourront bien avoir lieu dans la Seine ou…ailleurs. S’il continue de pleuvoir au rythme actuel, il faudra chercher…ailleurs.

La bébête de la semaine est plutôt une bonne surprise pour la biodiversité puisqu’elle traduit la découverte d’une variante inconnue de poisson. Son nom ravira les fans de Tolkien et du Seigneur des Anneaux : Sauron ! « Un poisson pour les gouverner tous ? », s’amuse Libération. Il s’agit d’une espèce proche du piranha, qui a été découverte en Amazonie brésilienne, a annoncé le Musée britannique d’histoire naturelle. Il rejoint ainsi la grenouille Gollum (Seigneur des Anneaux toujours) ou le dinosaure Gojirasaurus quayi – pour Godzilla – au rang des animaux nommés d’après des personnages de fiction. Ce « piranha-kind » a une particularité plutôt sympathique : il est végétarien, en dépit des apparences ! Le « myloplus sauron », dans toute sa splendeur :

La devinette de notre précédente édition était très « terre à terre ». Quelle est l’entreprise qui depuis début juin « pèse » plus que nos 40 fleurons français réunis au sein du CAC 40 ? L’indice était qu’elle ne concernait ni le luxe, ni le secteur automobile, ni le pétrole, ni la finance. L’Indice supplémentaire était que son fondateur et toujours CEO est né à Tainan, capitale culturelle de Taïwan. Ce qui était plutôt un piège puisqu’il s’agit d’une entreprise américaine : Nvidia. Dont la capitalisation boursière dépasse désormais celle de Apple et talonne la championne du Monde : Microsoft. Autant chacun(e) d’entre vous connaît Apple et Microsoft, autant nombre d’entre vous n’ont peut-être aucune idée de ce que fait Nvidia. Cette entreprise s’est rendue célèbre dans la fabrication de puces électroniques pour les cartes graphiques les plus performantes, consacrées d’abord aux jeux vidéo, donc pour fluidifier des images complexes. Son explosion en bourse tient à ce que Nvidia produit désormais des éléments indispensables au bon fonctionnement des logiciels d’intelligence artificielle – dont l’auteur de ces lignes rappelle qu’ils ne sont en rien utilisés pour rédiger votre Breaking (RE)NEWS !

La devinette de cette semaine est une photo dont il vous est demandé de déterminer l’objet. L’indice : celle-ci a été prise en Chine, mais elle aurait pu aussi bien l’être aux Etats-Unis ou en Europe. Elle symbolise assez bien la transition économique et environnementale et ses effets pervers, si l’on n’y prend garde.

Bonnes lectures et bon week-end !

[Pour rappel, (RE)SET, fondé en 2019, est le premier cabinet de conseil indépendant dédié à la transition économique et environnementale et taillé pour l’action. « (RE)SET : resources to win environmental and economic battles ! » Forcément partielle, parfois partiale, toujours engagée, cette revue des médias au ton souvent enlevé, voire impertinent, n’engage aucunement (RE)SET dans ses activités de conseil mais elle brosse un portrait que nous estimons intéressant de l’état de la transition telle qu’elle transparaît dans la presse et les travaux de recherche. Une photographie du débat, des forces en présence, des oppositions, des convergences, que nous espérons utile à vos décisions et à la construction de vos stratégies de transition.]

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