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BREAKING (RE)NEWS DU 24 NOVEMBRE 2023 : COP 28 – « MOMENT DE VERITE » OU DE MENSONGE?

Cette fois, vous n’y couperez pas : la 28ème Conférence des Parties sur le Climat de l’ONU (COP 28) s’ouvre jeudi. Elle se tiendra jusqu’au 12 décembre à Dubaï et, comme souvent, elle vaudra au moins autant pour les rapports qu’elle occasionne que pour les résultats tangibles qui en sortiront. Organismes internationaux, Etats, scientifiques, Ongs, chacun y va de son analyse et les résultats, faute de surprendre, sont intéressants car toujours plus précis sur le fait que le compte n’y est pas, que les engagements ne sont pas tenus et qu’en matière d’énergie et de climat, au niveau mondial, les promesses n‘engagent que ceux qui les écoutent. Alors, COP 28, « moment de vérité », comme le dit l’Agence Internationale de l’Energie ? Ou de mensonge, comme l’insinue The Economist ?

La COP28 sera un « moment de vérité » pour l’industrie pétrolière et gazière, affirme donc l’AIE. Dans son « rapport spécial », consultable ici, elle souligne surtout que le secteur n’est, pour le moment, pas un « partenaire sérieux » dans la lutte contre le réchauffement climatique. Elle enjoint les producteurs d’énergie fossile à décarboner leur propre industrie, ce qui, selon l’AIE, peut être fait aisément et sans coût excessif. Elle entend surtout entend leur faire comprendre que «   réaliser que de nouveaux investissements dans des champs pétroliers et gaziers fait peser un risque climatique bien sûr, mais aussi un risque économique, car même avec les politiques actuelles, la consommation globale de pétrole va atteindre un pic, puis décliner. » C’est donc leur intérêt bien compris de se diversifier au plus vite dans les sources d’énergie alternatives, ce qu’ils ne font que trop lentement. En attendant, la consommation de pétrole continue de progresser au niveau mondial, et devrait même atteindre son plus haut niveau historique cette année, comme le rappelle La Croix dans son dossier « Peut-on se passer de pétrole », qui a tendance à répondre « non ». C’est dans ce cadre que le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) publie son « Emissions Gap Report ». Selon cette étude, les émissions ont augmenté de 1,2 % entre 2021 et 2022 pour atteindre un nouveau pic de 57,4 gigatonnes d’équivalent dioxyde de carbone (GtCO2). Voilà, ça devait descendre drastiquement, dans la logique des Accords de Paris, et ça continue de monter obstinément. En 2030, on produira deux fois trop d’énergies fossiles pour tenir l’objectif fixé par l’Accord de Paris, précise le PNUE. Cela place la Terre sur la voie d’un réchauffement de 2,9 ou plus à la fin du siècle. Le rapport complet du PNUE peut être consulté ici. Tout cela fait dire à The Economist que « progress on climate change has not been fast enough », ce que l’hebdomadaire britannique illustre parfaitement avec ce dessin :

Et vraiment « harder » car, pour rappel, depuis janvier, la température moyenne sur Terre est la plus chaude jamais mesurée sur les dix premiers mois de l’année : 1,43°C au-dessus du niveau des années 1850-1900. Chaque mois depuis juin a battu un record mensuel. Octobre 2023 est 1,7°C plus chaud que la moyenne d’un mois d’octobre sur la période 1850-1900.

Hasard de calendrier, pendant que la COP 28 s’ouvrira à Dubaï, c’est à Vienne que se réuniront jeudi les membres du cartel pétrolier de l’OPEP, rejoints par la Russie, pour s’accorder sur une stratégie face à la baisse des prix. Un  » grand écart « , pour reprendre le titre du Monde.  Il faut dire que cette COP 28 a de forts relents d’hydrocarbure. Son président, Sultan Al-Jaber essaye bien de donner des lueurs d’espoir aux défenseurs de la cause climatique mais il préside aussi la compagnie pétrolière du pays hôte.  Pire : en juin, le quotidien britannique The Guardian révèlait que la présidence de la COP s’est servie des serveurs de la principale compagnie pétrolière émiratie, Adnoc, pour envoyer et recevoir des courriels. L’entreprise a donc pu consulter en retour les messages destinés à la présidence… Et début novembre, le fil anglophone de l’Agence France-Presse démontrait, après la consultation de documents internes, que le puissant cabinet de conseil McKinsey aidait l’équipe de M. Al-Jaber à préparer le sommet en proposant des scénarios de transition énergétique, comme celui d’une réduction de la part du pétrole de 50 % en 2050. Une trajectoire en totale contradiction avec les alarmes des scientifiques ! Pour la COP 27, plus de 7 000 représentants des secteurs « fossiles » étaient accrédités et présents, il est peu probable qu’ils soient moins nombreux cette fois.

Toujours COP 28 mais cette fois sous l’angle de l’équité, le rapport de l’Oxfam a dévoilé, dans ses conclusions, que les 1 % les plus riches de la planète, soit 77 millions de personnes, sont responsables de 16 % des émissions mondiales du fait de leurs consommations individuelles. Il s’agit de la même proportion que 66 % de la population la plus pauvre, soit 5,11 milliards de personnes. D’où le titre du rapport : « L’égalité climatique : une planète pour les 99 % ». Sans vouloir personnaliser, ou si peu, les experts ont calculé que les émissions de gaz à effet de serre de Bernard Arnault étaient 1270 fois  supérieures à celles d’un Français moyen 😊.

Pour poursuivre en douceur vers nos rubriques hebdomadaires, et rester dans l’énergie, la bonne nouvelle de la semaine nous vient de Chine Plus grosse consommatrice d’énergie et première émettrice mondiale de gaz à effet de serre, la Chine est une habituée des podiums en ce qui concerne la course à la pollution et son rôle dans le réchauffement climatique. Voilà une médaille un peu plus reluisante : celle de la croissance record de sa capacité en énergies vertes. Résultat, les émissions de CO2 de la Chine devraient diminuer en 2024, selon une étude publiée sur site britannique spécialisé sur le climat Carbon Brief.

Toujours dans le même esprit, l’infographie de la semaine nous vient de Novethic, qui a compilé les données de la Convention cadre des Nations Unies sur le changement climatique, et d’autre sources, pour aboutir à ces chiffres clés, dont celui-ci : une note de 5/20 en moyenne sur les plans de transition de grandes entreprises analysés. (RE)SET a encore du travail 😉

Le « manque de fair-play de la semaine » pourrait bien se trouver dans l’Hexagone : selon les informations du Monde, le gouvernement n’entend pas débourser plusieurs centaines de millions d’euros pour n’avoir pas atteint son objectif européen d’énergies renouvelables en 2020. La ministre de la transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, l’a fait savoir à la commissaire européenne à l’énergie, Kadri Simson, dans un courrier daté du 20 octobre. En 2009, la France s’était engagée, dans le cadre d’une directive européenne, à atteindre le seuil de 23 % d’énergies renouvelables (éolien, solaire, hydraulique…) dans sa consommation finale brute énergétique en 2020 – contre 10,3 % en 2005. Avec seulement 19,1 %, cette cible contraignante a été manquée. Le pays avait la possibilité de l’atteindre artificiellement, en rachetant des « volumes statistiques » d’énergies renouvelables à des Etats ayant dépassé leur propre objectif. Il y a un an, Agnès Pannier-Runacher estimait d’ailleurs en public que l’Etat allait devoir payer environ 500 millions d’euros pour ce retard et avait entamé des négociations auprès de la Suède et de l’Italie. Depuis, la ministre a revu sa stratégie.

Ce qui est peut-être relié à la « stratégie de la semaine », dévoilée cette semaine par la même ministre: il s’agit de la nouvelle « stratégie énergétique » de la France, qui doit déboucher l’an prochain sur une loi-cadre ambitieuse, avec un an de retard. L’objectif est de diviser par deux la part des énergies fossiles dans le « mix énergétique » national d’ici 2035, puis de la ramener vers zéro à l’horizon 2050. Un objectif louable et ambitieux, qui devra se traduire dans les faits.  « La transformation à engager est d’une ampleur comparable à celle de « la première Révolution Industrielle », résume Agnès Pannier-Runacher. Une amplitude que l’on réalise peut-être mieux avec cette infographie :

Le débat « fin du monde et fin du mois » de la semaine est à trouver dans le rapport annuel sur l’état de la France du Conseil économique, social et environnemental (CESE), qui détaille pourquoi les militants écologistes et les « gilets jaunes » partagent ce même slogan en lui donnant des sens radicalement différents. Il est survolé par Libération ici et consultable dans son intégrité .

La petite bête bien connue de la semaine et dont le nombre diminue trop vite est le spermatozoïde ! En 50 ans, leur nombre chez les hommes en âge de procréer a diminué de 50% et la tendance se poursuit. On ne sait pas exactement pourquoi mais les scientifiques ont désormais quelques idées et mettent essentiellement en cause deux familles d’insecticides : les organophosphorés et les carbamates de méthyl.

La transition est facile avec la loi européenne rejetée de la semaine. Un « jour noir pour l’environnement », comme le titre Ouest-France:  le règlement pesticide a été rejeté au Parlement européen. Il contenait des mesures visant à réduire l’utilisation et le risque des pesticides d’ici 2030. Le texte a été rejeté car tellement vidé de sa substance par le PPE (Parti Conservateur), selon les observateurs, que les autres députés ont refusé d’avaliser un contenu jugé trop faible. Au final : aucune mesure, donc, lors même que chaque jour apporte son lot de démonstrations scientifiques de la toxicité de nombre de pesticides. 

En revanche, la loi européenne adoptée (ou bientôt) de la semaine va dans le bon sens, et Pascal Canfin s’en réjouit à juste titre sur LinkedIn: « le Parlement européen et le Conseil ont trouvé un accord sur de nouvelles règles concernant les transferts de déchets. Ces nouvelles règles vont permettre de lutter contre la pollution engendrée par les exportations des déchets européens dans des pays tiers qui n’ont pas toujours les moyens de pouvoir les gérer. »  Dans la foulée, d’autres presque lois importantes ont été adoptées à l’issue de longues négociations. Le « Net Zero Industry Act » se veut une réponse à l’Inflation Reduction Act américain. Le Parlement prévoit de soutenir le développement de 17 technologies jugées nécessaires pour réduire à zéro les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050. Depuis sa présentation par la Commission européenne le texte avait été largement remanié. Sur le nombre de technologies d’abord, dans la mesure où une petite dizaine de technologies étaient initialement concernées. Sur leur primauté de développement ensuite, puisque le texte prévoyait à l’origine deux listes, dont l’une avait priorité sur l’autre, car regroupant les technologies dites « stratégique ». Entre-temps, les parlementaires ont fusionné les listes. Du même coup, le nucléaire, initialement relégué sur la liste secondaire, a finalement droit au chapitre, tant pour ce qui concerne les réacteurs existants que pour les technologies futures comme les petits réacteurs modulaires. Enfin, concernant cette fois les emballages, le Parlement européen a finalement choisit d’encadrer leurs usages. Alors que les déchets d’emballage ne cessent d’augmenter au sein de l’Union européenne, la future réglementation doit permettre d’enclencher le mouvement inverse et de les faire baisser de 10 % d’ici à 2035.

Le sommet de la semaine qui a fait pschitt, c’est celui dont nous vous parlions la semaine dernière, qui s’est tenu à Nairobi. Consacré à la poursuite des négociations sur l’élaboration d’un futur Traité international contre la pollution plastique, il a surtout servi à continuer d’identifier les désaccords … Si on veut le dire de manière plus positive, comme Libération « les négociations n’ont « pas beaucoup avancé ».

La tribune de la semaine concerne aussi l’échelon européen. Un collectif de vingt-trois universitaires et personnalités engagés pour les droits humains et l’action climatique, parmi lesquels Julia Faure, Alain Grandjean, Valérie Masson-Delmotte, Claude Henry et Eva Sadoun, appelle la France, dans une tribune au « Monde », à rendre les acteurs financiers responsables des services qu’ils proposent. Ils le disent mieux que nous : « La responsabilisation des acteurs financiers [dans le cadre du devoir de vigilance] pour les services qu’ils prodiguent ? Tout le monde est pour : le Parlement européen, la Commission européenne, les Nations unies, les ONG européennes, la Banque centrale européenne, les investisseurs… Tout le monde ? Non. Un irréductible gouvernement français s’entête. La France oserait-elle laisser un blanc-seing à la finance ? (…) Une position d’autant plus incompréhensible que la France a été pionnière sur le sujet en adoptant dès 2017 une loi sur le devoir de vigilance. La France souhaite exclure complètement les services financiers du champ d’application du devoir de vigilance, quitte à mettre son veto aux différentes propositions de compromis. […] Une position qui n’est conciliable ni avec la volonté politique affichée par le président Macron de faire de la France et de l’Europe de grands acteurs de la transition écologique, ni avec le leadership revendiqué par la France sur le devoir de vigilance ».

L’actualité biodiversité de la semaine concerne le cachalot, qui bénéficie pour la première fois d’une réserve naturelle dédiée à ses ébats, autour de l’île de La Dominique : la petite nation insulaire des Caraïbes a annoncé la création d’une réserve marine protégée de 800 kilomètres carrés pour le cachalot, une espèce désormais en voie de disparation. La pêche commerciale et la circulation des grands navires y seront interdites.

La fibre de la semaine est en…banane ! La mode est à la fibre végétale ! Ce n’est pas Bananatex qui dira le contraire. Le tissu en fibres de banane de cette société suisse, après avoir été utilisé pour fabriquer des sacs ou de l’ameublement, sert désormais à façonner des t-shirts biodégradables, à la fois solides, légers et souples. Précision : il n’y a pas de déforestation pour autant. On coupe le bananier à hauteur de 40 cm et on attend qu’il repousse. C’est beau, la nature…

Un peu dans le même esprit, la planche de surf de la semaine nous vient des algues vertes. Elles abondent, hélas, alors autant qu’elles servent à quelque chose ! Il faut deux kilos d’algues pour produire un surf. C’est un surfeur originaire de Douarnenez qui a travaillé à la conception d’une planche à base d’algues vertes, qui prolifèrent sur les plages bretonnes et dégagent des gaz toxiques lorsqu’elles se décomposent. De quoi proposer une alternative bretonne aux surfs fabriqués très majoritairement en polystyrène ou en polyuréthane, et donner bonne conscience aux riders !

La valorisation inattendue de co-produits de la semaine nous est offerte par le coq et la poule. La semaine dernière, nous vantions ici les plumes de poulet, cette fois il s’agit des coquilles d’œufs : la jeune entreprise Circul’Egg (joli nom !) a développé un procédé breveté de valorisation de ces coquilles. Elle a inauguré le 10 novembre son site industriel d’une surface de 1 600 m² situé à Janzé, près de Rennes (Ille-et-Vilaine). Sa capacité est prévue pour le traitement de 15 à 20 tonnes de coquilles par jour.

On ne sait pas si Circul’Egg pourrait en faire son beurre, mais la contamination de la semaine concerne précisément les œufs et … elle ne date pas de cette semaine. Simplement, elle se poursuit ! A l’issue d’une étude qui vient d’être rendue publique, l’agence régionale de santé (ARS) d’Ile-de-France maintient sa recommandation de ne pas consommer les œufs de poulaillers domestiques de l’agglomération parisienne après la mise en évidence de « teneurs importantes » en dioxines, furanes, PCB et PFAS, quatre familles de polluants organiques persistants (POP) dangereux pour la santé. Au total, plus de 90 % des œufs analysés sont non conformes aux valeurs seuil !

La tendance jusqu’au boutiste de la semaine est le compostage…  post-portem ! Militant un jour, militant toujours : six Etats américains ont donné leur feu vert à la pratique de l’humusation, qui permet de réduire en compost le corps d’un défunt. En France, des associations militent pour sa légalisation… Osera-t-on rappeler que dans le fameux livre (et film) de Science-Fiction « Soleil Vert », dans les années 60, on préconisait encore « mieux » ? Mais on ne voudrait pas « spoiler » donc lisez-le 😉

Le débat de la semaine concerne la pub : est-elle l’ennemie du climat? Dans son podcast, Le Monde posait la question la semaine dernière, et évoquait la possibilité d’interdire de publicité les gros véhicules SUV ou les vols en jet privés. Mais depuis, il y a eu la campagne dont tout le monde parle, celle de l’ADEME avec ses « dévendeurs ». Une publicité qui n’est pas l’ennemie du climat 😉

A ce propos, la gabegie de la semaine, c’est aujourd’hui ! Cela n’aura pas pu vous échapper, le Black Friday et ses consommateurs en folie, je jour J de l’achat compulsif, c’est aujourd’hui ! D’habitude ce sont les Ongs qui le déplorent et prônent de le remplacer par un « Green Day ». Mais, signe des temps, c’est désormais le Ministre de la Transition, Christophe Béchu, qui prend sa plus belle plume dans une tribune au Monde pour expliquer que « nous devons réinstaller en France une culture de la sobriété , de la réparation et du réemploi ». Et le ministre de prôner un « Green Friday » de la sobriété, tout en défendant l’émergence d’une filière française de la réparation. Christophe Béchu rappelle aussi que selon le dernier baromètre « Sobriétés et modes de vie » de l’Agence de la transition écologique (Ademe), qui vient de paraître, 83 % des Français estiment que nous consommons trop. Les jours du Black Friday sont comptés. Ou pas 😉

La « transition qui bute sur le réel » de la semaine est imaginée par Le Figaro, dont la chroniqueuse met ironiquement en vis-à-vis les résultats glorieux des entreprises pétrolières et charbonnières et ceux plus délicats des producteurs d’énergies alternatives. Avec un tel enthousiasme que l’on pourrait se demander si ce n’est pas plutôt Le Figaro qui bute sur le réel de la transition verte 😊

La devinette de la semaine dernière était une galaxie, ou plutôt, un amas de galaxie. La question était simple : combien de galaxies compte cet amas dit « de Persée », qui ne se trouve qu’à 240 millions d’années lumières de la terre ? La photo en montre une trentaine au premier plan. Mais ceux dotés d‘une très bonne vue auront constaté qu’aux deuxième, troisième et autres plans, on dénombre plus de 100 000 galaxies au sein de ce seul amas. Notre Voie Lactée, où notre petit soleil logé dans la grande banlieue peine à se distinguer, est décidément peu de choses et notre Terre encore bien moins !

La devinette de cette semaine est une personnalité qui aurait gagné à être plus connue. L’indice : cet homme a inventé un concept qui nous plaît bien, chez (RE)SET ! De qui s’agit-il ?

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