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BREAKING (RE)NEWS DU 19 JUILLET 2024

Bonjour,

A défaut d’expédier les affaires courantes, expédions cette Breaking (RE)NEWS plus que jamais marquée du sceau de la transition. Transition au Parlement européen, dont les nouveaux acteurs se réunissent cette semaine pour leur première séance plénière, à la recherche d’une majorité trouvable (la même que la précédente), transition au Parlement français, en pleine fièvre de constitution de nouveaux groupes autour d’une majorité introuvable (ce qui n’a pas pu surprendre les lecteurs attentifs de la Breaking (RE)NEWS !), transition au gouvernement, avec une équipe chargée donc d’expédier les affaires courantes, transition olympique, avec l’arrivée de la flamme à Paris, … Et surtout la nôtre, la seule qui ne soit pas nimbée d’une aura d’éphémère : la transition environnementale et économique ! Car comme le rappelle Géraldine Poivert, cofondatrice de (RE)SET, sur LinkedIn : « Au risque de se répéter, les défis posés par la transition se moquent bien des aléas politiques. La révolution de la ressource s’impose aujourd’hui, elle s’imposera plus encore demain. La transition n’est plus une option. Elle doit être au cœur des réflexions politiques, tant ses conséquences sont multiples (économiques, industrielles, sociales, culturelles, …). Alors quoi de plus naturel qu’elle apparaisse dans les débats du moment ? Chaque parti devrait se doter de compétences sur ces sujets. »

Nos rubriques hebdomadaires débutent, forcément, par quelques considérations météorologiques. Le meilleur moyen possible de garder en mémoire que climat et « affaires courantes » ne font pas forcément bon ménage ! Juin 2024 a ainsi été le mois de juin le plus chaud jamais enregistré dans le monde, a annoncé l’observatoire européen Copernicus, battant le record déjà exceptionnel de juin 2023. Après plus d’un an de records mensuels ininterrompus, « la température moyenne mondiale sur les douze derniers mois, de juillet 2023 à juin 2024, est la plus élevée jamais enregistrée », soit « 1,64 °C au-dessus de la moyenne préindustrielle 1850-1900 », quand les émissions de gaz à effet de serre de l’humanité n’avaient pas encore réchauffé la planète, rappelle Le Monde. Cela pourrait surprendre, sous nos latitudes, car de fait le thermomètre était proche ou inférieur aux normales de saison (1991-2020) en Europe de l’Ouest et singulièrement en France. Mais ce serait oublier qu’ailleurs, une grande partie de l’humanité a subi des températures exceptionnelles. Des milliers de personnes ont dû être évacuées en Californie après des incendies ravageurs, tandis que les populations des Balkans, du Pakistan ou d’Egypte souffraient de coupures d’électricité, suspendant l’activité des indispensables ventilateurs, climatiseurs ou réfrigérateurs – qui participent eux-mêmes au réchauffement…

La preuve en image, comme on dit :

Climat toujours, La Croix nous propose un focus sur le Pakistan, décidément en première ligne face aux conséquences du réchauffement, avec cette série de chiffres clés, qui disent tout :

–        Le Pakistan abrite 7 000 glaciers et 3 044 lacs glaciaires, dont 36 menacent de se rompre à tout moment.

–        D’après la Banque mondiale, le changement climatique a affecté 75 millions de Pakistanais en trois décennies. Les pertes en agriculture et biodiversité coûteraient chaque année 1 milliard d’euros.

–        Le bilan des inondations de 2022 s’est élevé à 1 700 morts, plus de 1 million de têtes de bétail tuées, 2 millions de maisons détruites et 13 000 kilomètres de route dévastés.

–        Le coût global de ces destructions est évalué à 16 milliards d’euros. Les 10 milliards d’euros promis au Pakistan par la communauté internationale n’ont pas été reçus. Seules 5 % des maisons détruites ont été reconstruites.

Climat enfin, une photo illustrant le fatalisme qui peut s’emparer des pompiers californiens face à l’ampleur des feux durant les vagues de chaleur extrême :

Le rapport de la semaine nous est proposé par le Secrétariat Général à la Planification Ecologique (SGPE), avec une mise à jour de la partie biomasse du Plan, qui nous éclaire sur les sources et les usages actuels de cette ressource phare de la transition. Les lecteurs de la Breaking (RE)NEWS le savent bien, la biomasse est une ressource essentielle à la transition écologique, comme source d’énergie, de matériau durable, de nourriture pour les humains et nos écosystèmes. Produite par photosynthèse dans nos forêts, nos prairies, nos sols cultivés, nos espaces verts, la biomasse est décarbonée et renouvelable mais en quantité limitée et contrainte par les conditions pédoclimatiques. D’où les enjeux de bouclage mis en lumière par la planification écologique lors de la première publication du plan. Cette nouvelle édition « met à jour et précise les écarts entre les ressources disponibles et nos usages. Nous faisons également le point sur la poursuite des travaux de mise en cohérence de nos politiques publiques avec la nécessaire priorisation des usages de la biomasse », précise Faustine Gaymard, Directrice de programme au SGPE, sur sa page LinkedIn. Comme toute ressource rare, même si celle-ci est renouvelable, la biomasse va être toujours plus recherchée, ce qui impose de bien choisir ses usages prioritaires…

Le PFAS de la semaine a pour doux nom TFA, ou acide trifluoroacétique. C’est le « polluant éternel » le plus présent dans l’eau potable européenne et il ne fait que peu l’objet d’une surveillance en Europe, n’étant pas régulé. Le TFA représente pourtant 98 % des PFAS présents dans l’eau, révèle une étude du Réseau d’action contre les pesticides (PAN Europe), publiée mercredi 10 juillet 2024. Le TFA provient en grande majorité de la dégradation de certains pesticides et gaz réfrigérants. Après une première étude en mai 2024 révélant sa présence dans les cours d’eaux, les associations ont conduit des tests sur 36 échantillons d’eau du robinet et 19 eaux minérales en bouteille dans onze pays européens, dont la France, l’Autriche, l’Allemagne, ou encore l’Espagne… Au total, le TFA a été détecté dans 94 % des eaux du robinet, et dans 63 % des eaux minérales. L’échantillon d’eau du robinet de Paris affiche une concentration de 2 100 nanogrammes par litre (ng/l), soit l’un des plus hauts de l’étude. Le manque d’études rend difficile d’évaluer sa toxicité, dénonce PAN Europe. Une étude menée par le fabricant de pesticides Bayer démontre néanmoins que l’exposition au TFA a provoqué des malformations congénitales chez les lapins. Les autorités allemandes ont donc demandé à classer ce PFAS en tant que substance « reprotoxique », c’est-à-dire nocive pour la reproduction. L’Agence européenne des produits chimiques (ECHA) a commencé l’évaluation mais celle-ci prendra du temps, rappelle La Croix. Qui précise que les techniques de filtrage actuelles ne captent pas le TFA. La seule technique jugée efficace est celle de « l’osmose inverse », ce système de filtrage très fin ne laissant passer que les molécules d’eau. Mais elle est très chère et énergivore. Autre demande de PAN Europe : appliquer « le principe du pollueur-payeur lorsque la purification de l’eau est nécessaire en raison d’une contamination chimique », pour éviter que le coût ne repose sur les contribuables.

La REP de la semaine, ou Responsabilité Elargie du Producteur, est celle des métiers de bouche. Adelphe, la filiale de Citeo en charge des métiers de bouche, notamment, la Confédération générale de l’alimentation en détail (CGAD) et les confédérations de la boulangerie-pâtisserie (CNBPF), boucherie-charcuterie (CFBCT) et crèmerie-fromagerie (FFF) viennent d’annoncer un partenariat pour accompagner l’entrée de leurs adhérents dans le système de la REP. Selon L’Usine Nouvelle, à travers un dispositif particulier, Adelphe s’engage, avec ces professions, à simplifier les modalités de déclaration des emballages mis en marché par la filière afin qu’ils soient recyclés, réemployés et réduits, et à aider ainsi les professionnels de ces secteurs à se mettre en conformité avec les obligations réglementaires.

La petite bébête de la semaine très utile à la biodiversité est le castor ! Réintroduit en France il y a cinquante ans, le castor grignote les cultures d’arbres et provoque des inondations, déclenchant la colère des riverains. Mais les bénéfices de sa présence sont innombrables, explique Libération. Poilu, palmé, nocturne, le castor se révèle terriblement efficace contre les effets du changement climatique. Pratiquement éteint au début du XXe siècle – il n’en restait qu’une centaine en France – l’animal fut sauvé par des mesures de réintroduction et une protection drastique. On en compte désormais plus d’un million en Europe. Preuve que le vivant peut s’épanouir à nos côtés, lorsque l’humain daigne lui prêter attention. Parfois mal-aimés, souvent incompris, le castor et ses ouvrages sont de formidables alliés pour les rivières. « C’est une espèce ingénieure qui a un impact très fort sur le fonctionnement de son écosystème » explique Jean-Pierre Jollivet, naturaliste pour l’association Loir-et-Cher Nature, qui a participé à la réintroduction de treize de ces rongeurs dans le département, de 1974 à 1976. « Le castor peut ralentir le débit des cours d’eau et atténuer les crues, même dans les épisodes pluvieux intenses. Ses barrages ne sont pas hermétiques, ce qui permet de fournir de l’eau aux rivières en aval. Ces retenues améliorent la recharge des nappes et la qualité de l’eau », déroule le spécialiste. Et les effets positifs sur la biodiversité sont « décoiffant », affirme Libération : les barrages retiennent les nutriments. Les végétaux se développent massivement, améliorant les populations d’invertébrés et de poissons. Renforcées, ces zones humides stockent plus de carbone, principal responsable du changement climatique.

Notre rubrique baignade de la semaine, celle de la Maire de Paris, a connu un développement fulgurant, après de nombreux reports liés aux événements météorologiques (la pluie) et politiques (le bégaiement des élections). Oui, vous l’avez bien compris : Anne Hidalgo s’est baignée dans la Seine, honorant une promesse de Jacques Chirac, fait quarante ans plus tôt ! Et plutôt de belle manière, pourrait-on ajouter, avec un crawl coulé de bon aloi sur les analyses toxicologiques du fleuve parisien. La Maire a traversé le fleuve à la nage, accompagnée de Tony Estanguet, le président du Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, et de Marc Guillaume, le préfet d’Ile-de-France, à quelques jours des différentes épreuves qui auront lieu dans la Seine pendant les Jeux Olympiques. Météo ensoleillée, eau à 20 °C, bactéries et débit en baisse : les conditions étaient enfin réunies pour le plongeon historique de trois personnages-clés des Jeux olympiques parisiens. Comme quoi les 1,4 milliard d’euros investis ces dernières années pour assainir la Seine ne l’ont pas été en pure perte. Encore une fois, la preuve en vidéo et en image :

Le séminaire de la semaine nous concerne au premier chef, chez (RE)SET, puisqu’il a rassemblé nos équipes sur les Berges de Seine, dans la joie et la bonne humeur. Quand (RE)SET, champion de la transition et donc de la révolution de la ressource se… ressource ! Ce séminaire vert (forcément !) et sportif (toujours) nous a permis de saluer une année de réussites, de défis relevés et de mutations pour le meilleur. Team building en fanfare, escape game de haut niveau pour les joueurs invétérés que nous sommes, sports en tous genres – qualifiés d’ « Olympiade » – nous ont permis de nous rappeler (on le savait déjà) que ce n’est pas un hasard si (RE)SET promeut depuis toujours l’effort collectif et les consortiums: à plusieurs on va plus loin! Autre moment fort : la magie, avec un intervenant de talent qui nous a fait saliver par ses prouesses. Dommage que, comme on le répète souvent ici, l’économie circulaire, la transition, n’aient rien de magique, notre vie serait plus facile. Mais « vision without execution is just hallucination », disait précisément Thomas Edison… Aujourd’hui plus ressourcée et mobilisée que jamais, l’équipe (RE)SET est prête à poursuivre l’aventure !

La devinette de notre précédente édition n’était pas facile et l’on s’en excusait par avance. Que représente donc cette photo ? L’indice était qu’elle a un lien avec la pollution métallique.

Que sont ces petits points noirs ? Il s’agit en réalité de larves d’insectes, déposées dans un lac et qui servent de sentinelles pour alerter d’une possible pollution métallique, ainsi qu’il est expliqué dans un passionnant article de The Conversation intitulé « La transition énergétique nécessite beaucoup de minéraux et de métaux, cela pourrait avoir un impact sur nos lacs ».

La devinette de cette semaine est également une photo. Précision : toute ressemblance avec un jouet bien connu serait … partiellement trompeuse ! De quoi s’agit-il donc ?

Bonnes lectures, bon week-end et bon vote !

[Pour rappel, (RE)SET, fondé en 2019, est le premier cabinet de conseil indépendant dédié à la transition économique et environnementale et taillé pour l’action. « (RE)SET : resources to win environmental and economic battles ! » Forcément partielle, parfois partiale, toujours engagée, cette revue des médias au ton souvent enlevé, voire impertinent, n’engage aucunement (RE)SET dans ses activités de conseil mais elle brosse un portrait que nous estimons intéressant de l’état de la transition telle qu’elle transparaît dans la presse et les travaux de recherche. Une photographie du débat, des forces en présence, des oppositions, des convergences, que nous espérons utile à vos décisions et à la construction de vos stratégies de transition.]Breaking (RE)NEWS du 19 juillet 2024

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