Logo RESET BLANC

Pulp in Action dévoile ses premiers prototypes d’emballages cosmétiques en papier

Temps de lecture : 4min

Dernière mis à jour : 15/12/2025

Né du Plastic Act de la Febea, le consortium Pulp in Action rassemble 50 acteurs de la cosmétique autour d’un défi commun: développer des alternatives durables au plastique. Après trois ans de R&D, les premiers prototypes industriels démontrent que la fibre cellulosique peut révolutionner le packaging.

Tube en papier fonctionnalisé, sans couche plastique externe, résistant à l’humidité et utilisable sous la douche.

Et si demain, une grande partie des produits cosmétiques étaient contenus dans des emballages en grande partie en papier ? C’est l’avenir très probable qu’a dévoilé le consortium Pulp in action.

« Tout était à reprendre, même les protocoles de test des emballages sur lesquels nous sommes censés nous appuyer ont été façonnés pour le plastique et ne sont pas adaptés aux nouvelles matières », explique Géraldine Poivert, cofondatrice de (RE)SET, cabinet qui accompagne ce consortium inédit. Cette déclaration résume à elle seule l’ampleur du défi relevé : partir d’une feuille blanche pour imaginer l’emballage cosmétique de demain.

LA "COOPÉTITION"

Lancé dans le prolongement du Plastic Act de 2021 de la Fédération des industries de la beauté (Febea), Pulp in Action fédère aujourd’hui 13 sponsors, dont 11 marques cosmétiques, aux côtés de fournisseurs, laboratoires et start-ups. L’ambition affichée par la Febea est claire : moins 15% de plastique, 20% de réemploi, 10 à 25% de matière recyclée et 100% de recyclabilité d’ici 2030. Un objectif qui place la France en position de leader mondial de la cosmétique durable, face à des concurrents comme la K-Beauty coréenne, jugée moins avancée sur ces questions.

« Si on veut vraiment opérer une transition dans la consommation des consommateurs, cela passe par les volumes. C’est pour cela qu’il faut être plusieurs pour porter un projet », souligne Nina Conforti, chargée d’open innovation au Laboratoire Expanscience. Cette logique de mutualisation, ou « coopétition », constitue le coeur du dispositif : des concurrents acceptent de partager leurs ressources et leurs savoir-faire sur des sujets pré-compétitifs, dans le respect du droit de la concurrence.

Le défi technique est de taille. Comme l’explique Clémence Mazeron, ingénieure R&D chez Gascogne Flexible : « Nous sommes partis d’une feuille de papier avec l’objectif de la rendre résistante à diverses formules cosmétiques, en milieu humide comme sec. Le défi technologique était de faire du papier un matériau barrière.» Car contrairement au plastique, le papier, naturellement poreux et absorbant, ne possède pas naturellement ces propriétés protectrices indispensables en cosmétique. Chez Pierre Fabre, Sophie Freissinet insiste sur la dimension collective de cette recherche : « Il a fallu avoir ensemble une même vision des protocoles et les appliquer de la même façon. Première victoire : quand on itère avec les mêmes protocoles, on va plus vite. »

PROTOTYPES

Les résultats dévoilés marquent une avancée majeure. Le consortium présente aujourd’hui des tubes en papier fonctionnalisé, sans couche plastique externe, résistants à l’humidité et utilisables sous la douche. Des poches de 500 ml composées à plus de 70% de papier, avec un objectif à 80%, capables de résister à des chutes de plus d’un mètre. Des sachets contenant 85% de papier, et des pots atteignant 90% de papier, avec une cible à 95%.

Poche de 500 ml composé à plus de 70% de papier Des poches de 500 ml composées à plus de 70% de papier, avec un objectif à 80%, capables de résister à des chutes de plus d’un mètre.

« En tant qu’acteur de la transformation du papier, nous croyons que l’avenir repose sur des solutions vertueuses, recyclables et issues de ressources renouvelables. Ce projet révèle le plein potentiel de la fibre cellulosique : passer d’une fibre poreuse à une fibre fonctionnalisée, d’une simple feuille 2D à des emballages 3D », se réjouit Clémence Mazeron.

La recyclabilité reste un impératif absolu. Dans toutes les phases de développement, les tests de recyclabilité sont intégrés au cahier des charges. « C’est non négociable », insiste l’équipe du consortium.

Cupule de recharge en papier

Au-delà de la prouesse technique, Pulp in Action intègre désormais une réflexion sur l’attractivité de ces nouveaux emballages. Car un packaging papier ne ressemblera jamais totalement à son équivalent plastique : textures, impressions et gestes d’usage doivent être réinventés. Le consommateur doit désirer ce changement, pas seulement en comprendre les raisons environnementales.

Les 13 sponsors participant au consortium sont Arcade Beauty, Biocodex, Chanel, Expanscience, Gascogne Flexible, Kenvue, le groupe L’Occitane, le groupe L’Oréal, Noas, NuxePierre Fabre, Shisheido, Sisley, ainsi que Adelphe, Citeo et la Febea.

DÉCOUVREZ LE CONSORTIUM

FOLLOW US

THE NEWS

SIGN UP FOR OUR PRESS REVIEW: “BREAKING (RE)NEWS”