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L’économie en quête de sens : et si on réparait plutôt que de brûler nos idoles d’hier ?

Deux choses m’ont frappées ces derniers jours, deux débats étonnants. La tentation du repli nationaliste et la diabolisation de la mondialisation d’une part, et la louange du confinement dans son bénéfice sur les indicateurs environnementaux.

Les deux positions risquant de nous conduire à des impasses. Soyons ambitieux alors et fuyons le manichéisme.

L’image est forte : le Président de la République au chevet de l’outil industriel français, en panne de masques, le nouvel or blanc.

C’était à Angers, le 30 mars dernier. Une image symbolique qui restera gravée. Révélant pour certains notre incapacité à nous protéger et avoir su anticiper. Pour d’autres, la défaillance de notre système industriel, à contrario du modèle allemand, en capacité de se munir d’armes de guerre, masques, tests et respirateurs, à tour de bras. Alors les langues se délient, les polémiques enflent, et la tentation du tout ou rien n’est plus très loin.

Pourtant au même moment, les partages d’enseignements médicaux au niveau européen et mondial nous montrent bien que la collaboration peut être victorieuse et juste. La porte d’entrée vers le monde d’après ne s’ouvrira qu’en redonnant du sens aux systèmes économiques, pour garantir le juste équilibre entre mondialisation et souveraineté nationale.

« Think global, act local » résonne aujourd’hui avec une autre dimension. Plus que jamais c’est l’intelligence collective qui sera l’un des piliers des équilibres mondiaux, notamment en matière de santé avec une science mondiale en open source. Tout autant que sur bien d’autres sujets cruciaux comme la question énergétique, l’innovation, la sécurité, etc.

C’est l’application, la mise en œuvre des idées et des systèmes qui devra être résolument locale. Pour relancer l’économie, soutenir la croissance des territoires et maintenir une souveraineté à toute épreuve. La bonne nouvelle, c’est qu’en matière d’économie circulaire, le local est aussi souvent la solution la plus résiliente.

Autre image forte : la photo satellitaire de notre belle planète moins polluée avec 3 milliards d’êtres humains enfermés.

Regardons l’impact environnemental du confinement : baisse de la pollution, oiseaux chantant à Paris, décongestion, CO2 amoindri. Faut-il s’en féliciter et y voir le chemin pour demain dans la décroissance… je ne le crois pas ! Notre défi c’est que l’homme vive tout en décarbonant son économie. Car demain nous sortirons, demain nous consommerons, demain nous produirons. Je nous le souhaite, pour nous, nos enfants et nos anciens. Faut-il relire les philosophes grecs ? L’homme est un animal politique qui peut se dépasser dans la cité et construire.

Alors vivons mais en ayant l’empreinte environnementale la plus légère possible. Restaurons, imaginons, bâtissons. Nos emballages de demain, notre énergie, nos déplacements, nos vêtements, notre alimentation.

La question n’est pas de savoir comment nous allons conserver quelques petites habitudes du confinement pour maintenir les indicateurs carbones au vert. Mais plutôt comment nous allons repenser durablement nos modèles de production pour obtenir les mêmes résultats. Alors soyons courageux dans des écosystèmes de valeur avec des green deals audacieux !

Il nous faudra de l’humilité, du courage et autant de détermination à réparer les modèles, que nous en avons mis à perturber les équilibres en place.

Face à l’inenvisagé, à l’aléa absolu de l’épidémie, à nous d’agir collectivement sur ce que nous maîtrisons : notre croissance de demain. Poursuivons nos efforts pour une relance économique et écologique. C’est notre combat, chez (RE)SET, aux côtés des entreprises engagées pour bâtir autrement le monde de demain.

Géraldine Poivert

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