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BREAKING (RE)NEWS 18 octobre 2024

Breaking (RE)NEWS du 18 octobre 2024

Bonjour,

Vroum Vroum, comme on écrit dans les bandes dessinées ! Cela ne vous aura pas échappé, le Mondial de l’Automobile Paris 2024, pour reprendre son appellation officielle, a marqué l’actualité de la semaine. Les gazettes regorgent ces jours-ci d’articles et points de vue souvent contradictoires, parfois teintés de mauvaise foi, sur la voiture. Il faut dire qu’entre habitants isolés de pays gigantesques et parisiens vivants sans voiture, ou au contraire aimant écouter FIP dans le bouchon du périphérique le dimanche soir, chacun à son avis ! En vérité, là comme ailleurs en matière environnementale la réponse est dans la nuance et le pragmatisme. Oui, la voiture (voire l’avion !) dans le Nevada, difficile de faire sans. Pareil dans certaines de nos provinces. Le car sharing, c’est bien aussi. L’usage du vélo, électrique ou non, également. Partout, l’intermodalité est assurément la clef !

Mais un autre débat prend le dessus sur tous les autres : la « watture ». La watture, ce véhicule électrique appelé à remplacer, à l’horizon 2035, nos « bagnoles » dotées de moteurs thermiques fumant et pétaradant. Réduction des émissions de Co2 dans l’air mais production à impact environnemental inquiétant, efficacité énergétique versus dépendance aux minerais rares, la voiture électrique concentre toutes les injonctions paradoxales de la transition environnementale et économique. Ces injonctions, on les retrouve aussi dans les hésitations du régulateur européen, au gré des élections. Mais sauf changement de législation européenne (qui reviendrait à casser le thermomètre pour ne pas voir la maladie), le secteur n’a d’autres choix que d’aborder ces problématiques de manière proactive.

Le gouvernement français souhaite porter à 2 millions d’ici 2030 le nombre de voitures produites en France – là où la moitié de la valeur d’une voiture électrique réside dans sa batterie, moteurs électriques et logiciels. Autant d’éléments, et souvent de nouveaux acteurs qui, pour l’heure, ne sont pas français. De même, l’écrasante majorité des terres rares utilisées dans les batteries sont extraites et surtout raffinées en Chine, à 90%. Aujourd’hui et pour longtemps, la Chine est le seul pays à avoir su construire sur son territoire l’ensemble de la chaîne de valeur permettant de construire une voiture électrique.

L’objectif des politiques françaises et européennes est in fine non pas d’« emmerder les Français », comme disait Pompidou, encore moins l’industrie automobile européenne, à la peine, mais bien de repenser le transport, de réduire  ses émissions de gaz à effet de serre mais aussi de (re)trouver des champions européens. Le consensus scientifique est clair : il n’y a pas de décarbonation de l’activité économique possible sans décarbonation du transport. Dans le calcul des émissions d’une voiture électrique sur l’ensemble de son cycle de vie, il reste des incertitudes mais là aussi le consensus scientifique est clair : la voiture électrique gagne toujours face à la voiture thermique. 

Il reste, selon l’ADEME, que l’impact environnemental d’un véhicule électrique sera d’autant meilleur selon le mix énergétique utilisé pour sa recharge, ainsi qu’en fonction de son poids et de la puissance de sa batterie, de l’intensité de l’usage du véhicule. S’il s’agit d’une deuxième voiture, autant qu’elle soit légère. Bref, ce n’est pas si simple. Et cela tombe bien, car chez (RE)SET, nous aimons les défis et nous voulons commencer à réfléchir aux solutions ! « Watt else » ? Si le sujet vous intéresse, vous pourrez en apprendre plus, sous la plume de Géraldine Poivert, fondatrice de (RE)SET, sur LinkedIn.

Il y a une vie médiatique en dehors de l’automobile, et elle s’appelle budget ! Les négociations vont bon train – ou plutôt locomotive poussive, c’est selon – pour le Projet de Loi de Finances (PLF) 2025. Notre précédente édition vous le disait : c’est à l’aune du PLF que l’on saura si la fameuse « dette écologique » chère à notre Premier Ministre est « un concept qui chante plus qu’il ne parle », ou s’il entraîne des conséquences tangibles. Pour l’instant, on s’en doutait un peu, les indices s’accumulent qui laissent augurer, dans un contexte de budget « de rigueur », d’une diminution nette des dépenses liées à la transition. C’est au moins le sentiment de la première intéressée, la Ministre de la Transition Agnès Pannier-Runacher, qui agite déjà la menace d’un départ contraint et forcé si jamais elle n’a pas « les moyens de [son] action » : « Il faut un budget qui soit à la hauteur de la situation et ce n’est pas le cas aujourd’hui », s’est emportée la Ministre sur RMC-BFMTV. Si elle n’obtient pas ce qu’elle souhaite du gouvernement, elle en tirera « les conclusions ». « Je crois qu’il faut ouvrir les yeux », insiste la ministre. « J’attends de la représentation nationale de saisir de ce sujet. Je ne sais pas s’il faut encore attendre des drames alors que c’est une absolue nécessité d’investir dans l’adaptation au changement climatique », ajoute-t-elle, remontée. « En matière budgétaire, sur l’adaptation au changement climatique et la lutte contre les gaz à effets de serre, le compte n’y est pas ». Mais tout n’est pas perdu et Agnès Pannier-Runacher continue de saluer le travail de Michel Barnier. « Le Premier ministre est très clair sur l’enjeu de la dette écologique. Il était à mon poste, il a créé le fonds Barnier, il va prendre la mesure du sujet » veut-elle croire. On veut le croire aussi.

Budget toujours, avec un utile rappel en « Une » de La Croix : baisser les dépenses publiques liées à la transition peut avoir un sérieux effet boomerang car on l’oublie parfois, même si on le rappelle souvent : ne rien faire est souvent la solution la plus onéreuse : les fameux coûts de l’inaction…

Notre rubrique symbolique, la météo de la semaine, s’intéresse aux inondations en… septembre. D’abord, le mois de septembre 2024 a été le deuxième plus chaud jamais mesuré, accompagné de précipitations « extrêmes », poursuivant une série de plus d’un an de températures exceptionnelles qui rend « quasiment certain que 2024 sera l’année la plus chaude jamais mesurée » devant le record de 2023, a annoncé l’observatoire européen Copernicus, cité par Le Monde. « Les précipitations extrêmes du mois dernier, que nous observons de plus en plus souvent, ont été aggravées par une atmosphère plus chaude », entraînant par endroits « des mois de pluies en quelques jours », a déclaré Samantha Burgess, directrice adjointe du service changement climatique (C3S) de Copernicus. Le bulletin mensuel met en avant les exemples de la « tempête Boris », synonyme d’inondations exceptionnelles en Europe centrale, de la mousson qui « a sévèrement frappé » le Pakistan, et du typhon Krathon, qui a frappé Taïwan et les Philippines début octobre. Septembre a aussi été marqué par les ravages des super typhons Yagi et Bebinca en Asie, des inondations meurtrières au Népal et au Japon ou encore de l’ouragan Helene aux Etats-Unis. En Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale, une saison des pluies intense a fait plus de 1 500 victimes, quatre millions de sinistrés et 1,2 million de déplacés, selon l’Organisation internationale des migrations (OIM).

Et cela, c’était en septembre. Si vous avez allumé votre poste de télévision depuis quelques jours, vous avez déjà une idée de ce qu’il en sera du mois d’octobre, au moins en France.

Crise climatique toujours, les victimes de la semaine sont deux stations de ski alpines. Le Monde nous explique le pourquoi et le comment de l’arrêt définitif des activités de ski de la station du Grand Puy (domaine skiable de 24 kilomètres de pistes, entre 1 370 mètres et 1 800 mètres d’altitude), dans les Alpes de Haute Provence. Le motif est simple : l’absence récurrente de neige, engendrant des pertes financières croissantes années après années. La municipalité envisage désormais de proposer à ses visiteurs « des activités de sport et de nature respectueuses de l’environnement », a précisé le maire, Laurent Pascal. La transformation d’une retenue collinaire en lac de pêche et la construction d’un stade de trail sont évoquées. Un peu plus loin, dans l’Isère, la communauté de communes de Matheysine a également acté la fin des subventions pour la station de ski de l’Alpe du Grand Serre, qui devrait donc fermer après 85 ans d’existence. Plus de 180 domaines skiables ont été fermés en France depuis les années 1970, situées le plus souvent en moyenne montagne, selon le décompte du géographe Pierre-Alexandre Metral, doctorant à l’université de Grenoble et spécialiste des stratégies de reconversion.

D’une crise l’autre, la COP de la semaine qui s’ouvre est celle consacrée à la biodiversité et c’est la 16e du nom. La COP16 Biodiversité se tient du 21 octobre au 1er novembre à Cali, en Colombie et Novethic – qui est dans les soucis et que l’on salue ici- nous la présente. Cette Conférence des Parties (Conference Of the Parties, en anglais) rassemble les pays ou groupes de pays (comme l’Union européenne) ayant ratifié la Convention sur la diversité biologique. Ils sont 196. Tous les États membres de l’ONU, à l’exception – notable ! – des États-Unis, ont donc ratifié cette convention. En 1992, au Sommet de la Terre de Rio, trois conventions ont été lancées – la Convention sur la diversité biologique (CBD), la Convention cadre des Nations unies sur le changement climatique (CCNUCC) et la Convention Nations Unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD) – donnant naissance à trois COP. Cette année, les 3 COPS se tiennent successivement : la COP16 Biodiversité en octobre, puis la COP29 sur le climat à Bakou, en Azerbaïdjan en novembre, et la COP16 Désertification à Riyad, en Arabie Saoudite, en décembre. La COP16 est avant tout une COP de mise en œuvre de l’Accord de Kunming-Montréal qui fixe 23 objectifs, comme la préservation d’au moins 30% des terres et des mers d’ici 2030, la réduction des pollutions et du risque lié aux pesticides. Elle a trois objectifs principaux : discuter des indicateurs de suivi, faire le point sur les engagements des Etats, et sur les financements pour la biodiversité.

Petit problème, « moins de 20 % des pays ont présenté leur plan d’action pour enrayer la destruction des écosystèmes terrestres, contrairement à l’engagement pris auprès des Nations unies, révèle une enquête inédite ”, menée notamment par le quotidien britannique The Guardian. De fait, seuls 25 pays pour l’instant ont publié leur « stratégie et plan d’action nationale pour la biodiversité ». Dix-sept pays hébergent à eux seuls 70 % de la biodiversité mondiale. Parmi eux, cinq ont transmis leur plan : l’Australie, la Chine, l’Indonésie, la Malaisie et le Mexique. Le Brésil, pays aux écosystèmes particulièrement riches et variés, n’a encore rien publié. Néanmoins, Braulio Dias, le directeur de la préservation de la biodiversité au ministère de l’Environnement, assure que son pays présentera sa feuille de route au début de 2025 et qu’elle couvrira une période allant jusqu’à 2050. Parmi les pays du G7, la France, l’Italie et le Japon sont considérés comme faisant partie des plutôt bons élèves.

Les « Parties » rassemblées en Colombie pourront nourrir leur débat avec l’épais rapport de la semaine, rédigé par le WWF, qui révèle que les populations de vertébrés sauvages ont décliné de 73 % en cinquante ans. La nouvelle édition du rapport « Planète vivante », que vient de publier le Fonds mondial pour la nature, se veut un appel à la mobilisation : il démontre qu’en dépit des promesses l’état de santé des espèces et des écosystèmes continue de se détériorer. Cette mise à jour annuelle de l’« indice planète vivante » (IPV) évalue l’abondance des populations de vertébrés sauvages. Il indique qu’entre 1970 et 2020 la taille des populations d’oiseaux, de mammifères, d’amphibiens, de poissons et de reptiles suivies a donc diminué, en moyenne, de 73 % à l’échelle mondiale. La précédente édition, en 2022, faisait état d’une chute de 69 %. Les vertébrés représentent moins de 5 % des espèces animales connues, mais sont les plus étudiés. Dans le détail, le rapport rappelle que les populations d’espèces d’eau douce continuent à être celles qui se portent le plus mal, avec une baisse d’abondance de 85 % en cinquante ans, contre une diminution de 56 % pour les populations d’espèces marines et de 69 % pour les populations d’espèces terrestres. La tendance est aussi plus marquée dans l’hémisphère Sud que dans l’hémisphère Nord, où les atteintes à la biodiversité ont débuté bien avant 1970. La diminution de l’abondance relative atteint ainsi 95 % en Amérique latine et dans les Caraïbes, 76 % en Afrique, 60 % en Asie et dans le Pacifique, et « seulement » 39 % en Amérique du Nord et 35 % en Europe et en Asie centrale. Ce document est l’occasion de rappeler les principales menaces qui pèsent sur la biodiversité, toutes d’origine humaine et identifiées par la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES, l’équivalent du GIEC pour le climat) : la perte et la dégradation des habitats, en raison notamment de l’agriculture intensive et de l’urbanisation ; la surexploitation des ressources (surpêche, foresterie, chasse…) ; le changement climatique ; les pollutions chimiques (pesticides, insecticides…) ou plastiques ; et les espèces invasives. Tout cela fait dire à Jean Burkard, directeur de plaidoyer pour le WWF en France, interviewé par Libération, que « la nature est en plein burn-out ».

Biodiversité toujours, l’animal menacé de la semaine est encore et toujours le loup. Et le harcèlement politique européen dont il fait l’objet vaut valeur de symbole, selon un article provocant du chroniqueur du Monde, explicitement titré : « Si la volonté politique fait défaut pour protéger le loup, elle fera défaut sur tout le reste ». La Breaking (RE)NEWS avait déjà évoqué en son temps, le triste destin de la ponette Dolly, tuée par un loup à l’âge canonique de 30 ans. Pas de chance pour les loups, ladite ponette était la chouchoute de la Présidente de la Commission Européenne, Ursula von der Leyden. Depuis, écrit Le Monde, « l’exécutif européen s’est décidé à avoir la peau du canidé ». Environ un millier de loups vivent sur le territoire national. Ils y cohabitent avec 68 millions d’êtres humains, 16 millions de bovins, 7 millions d’ovins, 1 million d’équidés de toutes sortes. Mille loups, donc, arpentent discrètement les forêts et les montagnes d’un pays de 55 millions d’hectares. Cela fait très peu de loups au kilomètre carré, mais c’est déjà trop. La France fait partie de la vingtaine d’Etats membres de l’Union européenne (UE) qui ont favorablement accueilli, le 25 septembre, la proposition de la Commission de réduire le niveau de protection du grand carnivore. La décision européenne n’est pas seulement inquiétante pour la pérennité des populations lupines, elle marque un précédent qui cristallise la fragilité de la volonté politique de sauvegarder ce qui reste de la nature sur le Vieux Continent. Le déclassement de Canis lupus « consacre d’abord la possibilité qu’au plus haut niveau des institutions communautaires une croisade personnelle », poursuit Le Monde. Surtout, s’il n’y a pas de volonté politique pour activer les leviers socio-économiques susceptibles de gérer sainement le loup, il n’y en aura pas pour sauvegarder le reste de la biodiversité. Pourquoi ? Non seulement le grand prédateur ne produit de dégâts que marginaux, mais il appartient au patrimoine culturel, ce qui en fait une cause très populaire : depuis une dizaine d’années, les enquêtes estiment qu’entre 75 % et 85 % des Français souhaitent une protection forte pour cet animal emblématique. Par comparaison, les bousiers, les vers de terre, les syrphes, les bourdons, les chauves-souris et tout le cortège des bestioles invisibles qui prodiguent des services cruciaux aux sociétés humaines ne disposent pas d’un tel capital de sympathie. Et les mesures à mettre en œuvre pour les protéger – redéfinir les systèmes agricoles et alimentaires, revoir les stratégies d’occupation du territoire, etc. – sont de surcroît bien plus lourdes que les aménagements nécessaires à la gestion du loup. « On l’a compris : si la volonté politique fait défaut pour protéger ce dernier, elle fera défaut sur tout le reste », conclue Le Monde.

L’animal réintroduit cette semaine est le tigre. Rassurons tout de suite Ursula von der Leyen : pas en Europe. Les tigres viennent d’être réintroduits au Kazakhstan, 70 ans après leur disparition, sous la pression de l’industrialisation et de l’expansion agricole qui avaient détruit son habitat naturel, mais aussi de la chasse. Deux tigres de Sibérie viennent d’être réintroduits dans la réserve d’Ile-Balkash. Après des années de travail avec les communautés locales et des ONG, et des opérations de restauration des écosystèmes, Bodhana and Kuma, un couple de tigres a été replacé dans une zone semi-sauvage. Leur descendance pourrait permettre de repeupler la zone, où ce prédateur a historiquement joué un rôle de régulateur des écosystèmes et de la biodiversité. Le résultat d’un accord programmatique avec le WWF, qui se réjouit de l’événement.

La mauvaise nouvelle de la semaine, pour les Parisiens, est la qualité de l’air dans le métro et le RER : treize stations sont au-delà des seuils recommandés de taux de concentration en particules fines, selon le dernier rapport d’Airparif. On se consolera, très partiellement, en constatant que pour une fois, les stations « populaires » ne sont pas moins bien loties que celles dites « bourgeoises ». Si vous pouvez, évitez quand même les stations les plus polluées : Iéna, sont Belleville, Jaurès, Laumière, Michel-Ange-Auteuil, Michel-Ange-Molitor, Oberkampf, Ourcq, Père-Lachaise, Pigalle, Saint-Philippe-du-Roule et Trocadéro.

Le prix de la semaine est bien sûr celui remporté par (RE)SET durant la Nuit de la RSE : médaille d’or dans la catégorie « Prestataires innovants », donnée par un jury composé des Directeurs RSE des plus grandes entreprises françaises. Pour reprendre les termes, sur LinkedIn, de Géraldine Poivert, ce fut un « moment d’émotion », surtout parce que le prix venait récompenser le « Grand Œuvre » (collectif ) de notre maison : les consortiums d’action, notre pierre philosophale de la transition environnementale et économique! Depuis cinq ans, (RE)SET promeut la coalition comme mode d’organisation et de travail, parvenant à faire progresser ensemble des entreprises souvent hautement concurrentes dans la recherche de solutions durables, qui ont déjà permis de faire bouger les lignes, par exemple dans la cosmétique ou le textile. Seul, on va peut-être plus vite, mais à plusieurs on va sûrement plus loin !

La bactérie de la semaine répond au doux nom de Comamomas Testosteroni (CT, pour les intimes). Présente dans les eaux usées, elle est dotée d’un super pouvoir : elle dévore le plastique et le transforme en nourriture possible, nous décrit Libération ! Des scientifiques ont mis en évidence que ces bactéries couramment trouvées dans les eaux usées peuvent décomposer le plastique et le transformer en source de nourriture. Les chercheurs voient dans cette découverte prometteuse un espoir pour combattre l’un des principaux problèmes de la pollution mondiale. Dans une étude publiée ce mois-ci dans Environmental Science and Technology, des chercheurs ont examiné CT, qui se développe sur le polyéthylène téréphtalate, ou PET, plastique couramment utilisé dans les emballages alimentaires à usage unique et les bouteilles d’eau. Le PET représente environ 12% des déchets solides mondiaux et 90 millions de tonnes du plastique produit chaque année.

Bien que ces bactéries soient prometteuses pour lutter contre la pollution, elles ne sont pas encore prêtes à être introduites dans les stations d’épuration ou les décharges comme solution de nettoyage. « Nous souhaitons que le plastique soit décomposé beaucoup plus rapidement que ne le font les bactéries », a déclaré Rebecca Wilkes, co-autrice de l’étude et chercheuse postdoctorale au National Renewable Energy Laboratory, principal laboratoire du département de l’Energie des Etats-Unis.

Chez (RE)SET, on rappelle quand même que le mieux, s’agissant du plastique, reste de réduire, trier, recycler et ne pas oublier que 80% de la population mondiale n’a pas accès à des dispositifs efficaces de gestion des déchets plastiques…

Notre rubrique Maxime Blondeau de la semaine est consacrée à l’Afrique et comporte, comme toujours, une carte très révélatrice publiée sur LinkedIn. Il saute aux yeux « l’eau est abondante en Afrique. Pourtant, 400 millions d’africains n’ont pas accès à l’eau potable. »  Avec 17 fleuves d’envergure mondiale et 160 lacs, le continent africain dispose de ressources en eau renouvelable estimées à plus de 5 400 milliards de m3 par an. Mais en raison de la forte variabilité des précipitations, des sécheresses et inondations, et surtout, de l’inégale répartition des précipitations, l’accès à l’eau n’est pas homogène. Le faible niveau des investissements en matière d’infrastructures et de gestion des eaux potables, face à une démographie galopante, fait que plus du tiers de la population n’a pas accès aux services de base. En Afrique, en 2024, plus d’un citoyen sur trois est affecté par le manque d’eau. D’ici à 2030, en raison des dérèglements climatiques, plus de 300 millions d’Africains en plus seront impactés par le manque d’eau dans leur vie quotidienne. Les situations politiques au Tchad, au Mali et au Soudan, sont indirectement liées à l’eau. Conflits et violences, déplacements massifs de populations, mais aussi baisses des rendements agricoles, désertification de régions entières, augmentation des temps de trajets, insécurité alimentaire chronique… Le Sahel et l’Afrique de l’Est sont en première ligne. Mais selon l’Unicef, les conséquences délétères du manque d’eau frapperont aussi l’Afrique du Nord. Le stress hydrique affecte déjà neuf enfants africains sur dix, entraînant parfois de graves séquelles sur leur santé, leur alimentation et leur développement. Autrement dit, explique Maxime Blondeau, l’économie de l’eau en Afrique déterminera sans doute son avenir.

La devinette de notre précédente édition était garantie sans recours à l’Intelligence Artificielle. Elle nous rappelait la beauté de la vie animale, mais de quoi s’agissait-il ? Cette photo, venue de Pologne, a été primée dans le cadre du concours Comedy Wildlife 2024. Visiblement, il s’agit d’un poisson chassant un pygargue à tête blanche. A moins que ce dernier ait miraculeusement échappé aux serres de son agresseur 1/10e de seconde plus tôt ? Chacun aura sa vérité, on ne connaît ni la version du poisson, ni celle du pygargue .

La devinette de cette semaine nous ramène à notre premier sujet, c’est l’indice. De quoi s’agit-il ? La réponse « une voiture » est insuffisante. Car elle a une particularité intéressante.

Bonnes lectures et bon week-end !

[Pour rappel, (RE)SET, fondé en 2019, est le premier cabinet de conseil indépendant dédié à la transition économique et environnementale et taillé pour l’action. « (RE)SET : resources to win environmental and economic battles ! » Forcément partielle, parfois partiale, toujours engagée, cette revue des médias au ton souvent enlevé, voire impertinent, n’engage aucunement (RE)SET et a fortiori moins encore Julhiet Sterwen dans ses activités de conseil mais elle brosse un portrait que nous estimons intéressant de l’état de la transition telle qu’elle transparaît dans la presse et les travaux de recherche. Une photographie du débat, des forces en présence, des oppositions, des convergences, que nous espérons utile à vos décisions et à la construction de vos stratégies de transition.]

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